À Chamalières, le projet de construction d'une résidence de 38 logements inquiète les riverains

Depuis quelques semaines, l’inquiétude a envahi le voisinage du 20, rue Roche-Bonnet, à Chamalières. Dans ce quartier paisible où se côtoient les belles propriétés et les petits immeubles, un promoteur vient d’obtenir un permis de construire pour une résidence de 38 logements dont 12 sociaux.

Concrètement, il s’agit de remplacer une maison au milieu d’une parcelle arborée de 4.848 m² par un nouveau bâtiment d’environ 1.800 m² d’emprise au sol et s’élevant sur deux étages surplombés d’un attique.

Un projet immobilier redouté par une partie des riverains depuis plusieurs années puisque les premiers échos d’études menées par des promoteurs datent de 2021. En janvier de cette année-là, trois habitants du quartier avaient même lancé une pétition baptisée "Dites Non à la surbétonisation !" qui avait recueilli rapidement plusieurs centaines de signatures. Toujours en ligne, elle en totalise aujourd’hui presque 800.

En apprenant qu’un permis de construire avait été accordé à Nexity le 12 juin dernier, Éric Boucomont, Éric Henning et Benoît Vaz ont relancé leurs démarches pour "préserver l’îlot de verdure existant" contre un "bétonnage à contre-courant de l’histoire".

"Nous ne sommes pas contre un projet immobilier en général mais contre celui-ci tel qu’il est proposé, avec un bâtiment en bordure de parcelle, avec des grands arbres qui devront être coupés." 

"Ce qui nous gêne, c’est que la municipalité accorde ce permis de construire et que, quinze jours plus tard, ses représentants à la Métropole votent un nouveau plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) qui répondrait entièrement à nos attentes (*). Puisque la municipalité se félicite du PLUI et qu’elle se dit dans le magazine municipal "très attachée à la présence et à la valorisation de la nature en ville", nous ne comprenons pas cette précipitation. Suivre le PLUI permettrait de préserver les espaces boisés, de limiter l’artificialisation des sols, d’augmenter le nombre de logements sociaux, d’avoir un bâtiment moins haut conçu suivant les principes bioclimatiques et équipé pour produire des énergies renouvelables", remarque Éric Boucomont.

Autant d’arguments que ces opposants au projet "en l’état" ont mis en avant en formulant un recours gracieux auprès du maire – pour lequel ils n’ont pas encore obtenu de réponse.

Adjoint au maire en charge de l’urbanisme, Michel Lacroix veut lever les incompréhensions : "La loi nous oblige à instruire un permis de construire dans les quatre mois qui suivent son dépôt. Celui de Nexity avait été déposé le 28 février. Nous l’avons étudié en fonction des règles en vigueur actuellement sur la commune, c’est-à-dire le plan local d’urbanisme (PLU), et nous n’avions aucune raison de le refuser ni aucun motif pour différer notre décision."

"Nous pouvons difficilement nous permettre de repousser des projets immobiliers alors que la loi SRU nous impose d’augmenter le nombre de logements sociaux."

Pour développer ses arguments et "répondre aux questionnements des habitants", la municipalité propose une réunion d’information publique sur ce sujet jeudi 12 septembre à 18 h 30 à l’espace Simone- Veil. 

(*) Le PLUI n’entrera pas en vigueur avant le deuxième semestre 2025, car il doit encore être validé par chacune des 21 communes de l’agglomération (avant le 28 septembre), soumis à une enquête d’utilité publique (début 2025), modifié si besoin puis finalement adopté dans sa version définitive par le Conseil métropolitain.

Maud Turcan