En avril, on apprenait qu’une partie de l’ancien site de la sucrerie de Bourdon, à Clermont, était labellisée "Sites clés en main France 2030". Afin de permettre la réindustrialisation du pays, l’État a en effet désigné 55 sites susceptibles d’être rapidement investis par des industriels.
Les vingt hectares labellisés sur le site de Bourdon ont été acquis par l’entreprise RJ industrie, dirigée par Fabrice Roux. Il garde quatre hectares pour ses activités et s’est associé avec le maître d’ouvrage Villages en ville pour le reste.
16 ha à aménager et à commercialiserLe promoteur lyonnais doit assurer, en relation avec la métropole de Clermont, l’aménagement et la commercialisation des seize hectares. Quatre sont destinés à accueillir des PME, quand la parcelle principale, de douze hectares, doit accueillir un ou plusieurs industriels.
"Si nous sommes sollicités pour une telle surface, nous ne pouvons actuellement pas répondre", a admis Henri Gisselbrecht, vice-président de la métropole en charge du développement économique.
L’avantage de ces parcelles, pour la plupart situées sur les anciens bassins de décantation de la sucrerie (*), est qu’elles seront proposées clefs en main. "Le processus administratif (fouilles archéologiques, loi eau, etc) sera purgé", a insisté Jean-Paul Vicat, secrétaire général de la préfecture.
Un bon emplacement entre aéroport et autoroute"Quand on s’installe, ajoute Fabrice Roux, il faut de la surface, de la hauteur, un accès, de la sécurité, du parking. Il y a tout ici, car le site n’a pas été cassé à sa fermeture. On a aussi la ligne à haute tension qui peut permettre d’être raccordé rapidement." L’ancienne sucrerie est aussi située à deux pas de l’aéroport et de l’autoroute.
Sous-traitant métallurgiste pour l’industrie (aéronautique, défense, nucléaire), RJ connaît bien le site, puisque l’entreprise assurait une partie de la lourde maintenance de la sucrerie. A sa fermeture, Fabrice Roux connaissait donc son intérêt, notamment en raison de la présence d’un silo affichant une hauteur de 18 mètres.
"On ne peut plus, aujourd’hui, construire des bâtiments de cette hauteur. Il y a un vrai intérêt pour l’industrie. Par exemple si vous souhaitez faire ce qu’on appelle un montage à blanc, vous ne pouvez pas le faire sans une hauteur suffisante", insiste le dirigeant de RJ industrie. Il dit avoir des contacts dans plusieurs secteurs en plein essor pour ce silo. Lequel est pour l’heure occupé temporairement par le levagiste Mediaco.
Les vingt hectares, qui étaient utilisés pour l’activité de Bourdon (les bassins servaient à laver les betteraves) sont classés comme terrains industriels et ne feraient donc pas l’objet d’une compensation dans le cadre de la loi Zéro artificialisation nette, précise la préfecture.
Étape par étapeLa fin des études environnementales pour ce futur parc industriel, baptisé Sugar (sucre, en anglais) doit intervenir au premier trimestre 2025. Pour l’heure, Villages en ville dit ne pas avoir de contacts.
"On avance étape par étape. Et on vient de commencer", assure son représentant, Antoine Andrieu. En tout cas, tous les acteurs tiennent à la vocation industrielle du site. Pas question par exemple d’accueillir un méga-entrepôt de logistique.
(*) Les seize hectares acquis par ASA Limagne noire, avec l’aide des collectivités, afin de poursuivre l’irrigation d’exploitations céréalières, ne sont pas concernés.
Laurent Bernard