Lors de l’audience en comparution immédiate, lundi 9 septembre, la présidente du tribunal judiciaire de Montluçon a dû faire preuve de patience mais aussi de fermeté face à un prévenu très nerveux. Il a, au final, été condamné à six mois de prison.
Poursuivi pour détention et usage de stupéfiants en récidive à la date du 3 septembre, jour où il s’est fait arrêter en train de fumer un joint en Ville-Gozet, le Marseillais de 32 ans reconnaît les faits même s’il trouve à redire sur les constatations des policiers.
Il menace une éducatrice du foyer dont il est expulséEn revanche, il nie vivement l’autre dossier joint à l’audience : des menaces, également en récidive, à l’encontre d’une éducatrice suite à son expulsion du centre d’hébergement et de réinsertion sociale de Montluçon où il logeait depuis sa sortie de prison en juillet.
Alors que la présidente tente d’échanger avec lui sur les faits et les témoignages, le trentenaire s’agace. "Je peux parler maintenant ?", coupe-t-il de manière péremptoire, obligeant la présidente à le recadrer immédiatement sur l’attitude à avoir dans un tribunal.
Le prévenu parle de l’attitude hostile de l’éducatrice. Bien que lui ayant dit à plusieurs reprises, "je vais te niquer ta mère la pute", il estime ne pas l’avoir menacée et reconnaît du bout des lèvres des insultes.
Un manque d’empathieLa procureure pointe d’ailleurs son manque d’empathie à l’égard de l’éducatrice. Elle requiert vingt mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt et une interdiction de territoire français de cinq ans, le prévenu étant de nationalité algérienne.
De son côté, maître Héas, le conseil du prévenu, souligne plusieurs difficultés en matière de droit dans le dossier. Pour lui, son client étant juste consommateur de cannabis, il n’y a pas de trafic donc pas de détention. Il demande donc la relaxe sur ce dernier point. Il demande aussi la relaxe sur les menaces. L’avocat met en exergue l’aspect "vulgaire, méprisant et injurieux" des propos mais, selon lui, pas menaçant.
À l’issue de sa plaidoirie, son client présente même des excuses. "Les insultes, ça peut faire peur", admet-il. "Pour les insultes, je m’excuse."
Dix-huit mois d'emprisonnement dont douze avec sursisLe tribunal relaxe le Marseillais pour la détention de stupéfiants mais le reconnaît coupable du reste des faits. Il est condamné à dix-huit mois d’emprisonnement, dont douze assortis d’un sursis probatoire de deux ans, avec incarcération immédiate. Il a une obligation de soins, une interdiction de paraître dans l’Allier et d’entrer en contact avec la victime. Il devra verser à cette dernière 250 euros de dommages et intérêts et 500 euros pour les frais de justice.
Florence Farina