Après la vraie rentrée, le lycée Sainte-Thècle de Chamalières s’est offert une deuxième reprise, lundi matin. Avec une tenue singulière pour les jeunes. L’établissement teste, pour cette année scolaire, un uniforme proposé – et financé – par la Région.
T-Shirts, polos et pulls ont été distribués la semaine dernière pour une mise en route dès ce lundi. Une nouvelle habitude qui n’emporte pas encore l’adhésion de tous les élèves. « J’étais totalement contre, admet Erwan Matumona, 17 ans, en terminale. Mes vêtements ne servent plus à rien, c’est relou, mais on est obligés. Je vais m’y faire, comme tout le monde, mais l’idée de ne plus choisir mes habits ne me plaît pas. Dans mon groupe d’amis, les retours sont négatifs aussi. »
L’avis des lycéens sera sollicitéCertains camarades d’Hortense Casimir, 17 ans, en terminale, sont plutôt dubitatifs, contrairement à ses parents. Elle-même est favorable à cette tenue uniformisée, « parce que certains n’avaient pas forcément l’argent pour porter de beaux vêtements », avance-t-elle. Du côté des professeurs, les regards sont tantôt satisfaits, tantôt gentiment « moqueurs ».
Du côté de la direction, cette nouveauté est observée avec satisfaction. Sur les 370 lycéens, une seule avait omis de porter sa tenue. Pour le reste, une attention sera portée sur l’adaptation des jeunes. « On n’a pas encore de recul, convient Éric Masson, le chef d’établissement. Est-ce que ça va apaiser les tensions partout ? Je n’en suis pas sûr, mais l’idée est d’enrichir la discussion. »
Dernier mot au ministère ou aux élèves ?Pour ce faire, des questionnaires seront transmis aux élèves à la Toussaint, en fin d’année et pour Pâques, ainsi que lors des Conseils de vie lycéenne. « Je tiens à ce qu’on prenne en compte ce que pensent les jeunes », appuie Éric Masson. Parents et enseignants seront sollicités également.
Qui aura le dernier mot ? Si la poursuite de cette expérimentation ou non sera soumise aux principaux concernés, le chef d’établissement assure qu’il se pliera aux décisions du ministère de l’Éducation nationale. Mais si la décision finale est laissée à son lycée, il tient à « ce que l’on prenne en compte ce que pensent les jeunes. Ce n’est pas une expérimentation pour faire plaisir aux politiques ».