Il s'est présenté sur le tapis pour décrocher le seul métal qui manquait à sa collection de médailles paralympiques. Après l'or à Athènes en 2004 et l'argent à Pékin en 2008, Cyril Jonard était en lice pour décrocher le bronze. Et l'a emporté après seulement une minute et quarante secondes de combat face à l'Ouzbek Turgun Abdiev.
De longs combats en demi et quart de finalePour se hisser en finale, l'enfant d'Eymoutiers, en Haute-Vienne, avait réalisé une solide matinée en se montrant, à 48 ans, au niveau de ses opposants. Il surclassait d'abord l'Irakien Taha Al-Gburi en l'immobilisant. Puis, en quart de finale, il finissait par faire tomber le Moldage Oleg Cretul après plus de sept minutes de combat.
Sa demi-finale dura davantage avec huit minutes de joute face au Britannique Daniel Powell. Hélas, pour le Limougeaud, son adversaire finissait par trouver l'ouverture en le faisant tomber sur la tranche dans la continuité d'une action. Déçu, Cyril Jonard se relevait cependant pour sortir victorieux de sa petite finale.
— francetvsport (@francetvsport) September 7, 2024Seul para-judoka a avoir obtenu le sixième danPour rappel, Cyril Jonard est victime du syndrome d'Usher. Sourd, il a progressivement perdu la vue. Cela ne l'a pas empêché de se bâtir l'un des plus beaux palmarès du sport français. En 1995, à Miami, il devenait champion du monde des sourds. Puis, en 2022, 27 ans plus tard, il était sacré champion du monde handisport à Bakou.
Seul para-judoka a avoir obtenu le sixième dan, Cyril Jonard a la particularité de combattre dépourvu de deux sens (la vue et l'ouie) alors qu'il affronte des non-voyants en para-judo qui peuvent bénéficier des consignes de leur coach.
Champion du monde à treize reprises (aussi bien chez les sourds qu'en para-judo), il souhaitait décrocher une troisième médaille paralympique en quatre participants. C'est désormais chose faite.
À Paris, Kevin Cao kevin.cao@centrefrance.com
