Quels sont les livres coups de cœur des journalistes de la rédaction ?

On vous dit tout sur les nouveaux livres coups de coeur des journalistes de la rédaction :

Challah la danse de Dalya Daoud. Le quartier naît au nord de Lyon, de la volonté d’Armand Kechichian de loger les ouvriers, soigneusement recrutés, de son usine de tissage. Venus d’un peu partout et surtout des rives de la Méditerranée, ils travaillent ensemble et leurs familles vivent au même endroit. Les enfants grandissent dans les années 80 et 90, et c’est tout un pan de la société française qui défile à travers leurs vies. Dans le lotissement, ils s’aiment, se détestent, partagent musiques, saveurs, jeux et galères. Un premier roman où tout n’est pas rose, mais joyeux et entraînant comme une danse.(Le nouvel Attila, 256 pages, 19,50 €)Pascale Fauriaux

Le Déluge de Stephen Markley. Ce n’est pas un livre. C’est une oeuvre. Mille pages. Mille pages pour raconter les quinze prochaines années à l’aune du dérèglement climatique. Mille pages pour dire le combat politque, le combat revolutionnaire, la vie des lambdas. Mille pages qui oscillent entre terreur et espoir. Une plume, une mise en page qui varient selon les personnages. On y vit et on y meurt. La fiction ne cède rien à la réalité. Les bassesses des héros et le courage des lâches. Mille pages d’anticipation de notre avenir. Ce n’est pas un livre. C’est peut-être un chef-d’oeuvre. (Ed. Albin Michel, 1056 pages, 24,90 €)Simon Antony

À l’ombre de Winnicott de Christian Niemiec et  Ludovic Manchette. Le duo publie son troisième roman, avec la même recette réussie : contexte historique ressucité, personnages de femme incarnés, intrigue à suspens, dans une langue châtiée et rythmée. Haletant. Cette fois-ci, nous sommes dans un manoir isolé de l’Angleterre du début du XXe siècle et suivons une préceptrice française. Le fils unique qu’elle éduque est aveugle, le père archéologue, absent, la mère malheureuse.  Ambiance gothique, frissons et tendresse assurés.(Le cherche midi,  504 pages ; 22,50 €)Stéphanie Ména

Le con de minuit de Thibault Raisse. Les années 1990, la radio libre et le Star system sur Fun Radio, émission nocturne devenue culte pour toute une génération. Thibault Raisse nous replonge dans une époque pas si lointaine pour racontrer l’histoire vraie de Gérard de Suresnes, SDF devenu star de la radio… malgré lui. Chaque jeudi, l’homme anime un « débat phénomène » et régale des (jeunes) auditeurs qui se marrent (et se moquent) de son franc-parler, son langage de la rue et ses colères. Un dîner de con, version radiophonique aussi drôle que tragique. Une enquête littéraire passionnante. (Denoël, 272 pages, 20 €)Christophe Darne

L’agrafe de Maryline Desbiolles. Ça y est, le  premier prix littéraire de la saison a été décerné. Le quotidien Le Monde a récompensé, mercredi, le très singulier roman d’une autrice discrète au parcours passionnant, Maryline Desbiolles. Un livre hanté par la douleur, l’absence, et par la question des origines. Hanté, certes, mais jamais plombé par le désespoir. Porté par une écriture poétique et très allusive, L’Agrafe démontre qu’il existe un chemin vers la lumière. Un sentier étroit qui permet d’avancer malgré les vents contraires. (Editions Sabine Wespieser, 152 pages, 18 €)Rémi Bonnet

Wunderland de Pauline Clavière. Deux jeunes femmes, Brunehilde l’Allemande et Mariella la Suisse, débarquent dans un lieu-dit isolé du Cantal, le jour de la fête nationale 1977. Pourquoi ici ? D’où viennent-elles ? Leurs arrivées suscitent l’émoi, la suspicion, les interrogations, ravivant les plaies encore vives de la guerre, éveillant le désir, divisant les habitants. Surtout lorsqu’elles décident de s’installer dans ce coin perdu, au milieu des fermes, pour établir leur atelier de céramique. Une épopée qui démarre pendant la guerre et qui s’étire jusqu’en 2022. Captivant.(Albin Michel, 400 pages, 21,90 €)Laëtitia Chrétien