Entre les frais d’inscription à la fac, les loyers et cautions à payer, l’achat des livres et les cartes de transport, Emmaüs sait que le mois de septembre est particulièrement ruineux pour les étudiants.
Meubles, vaisselle, livres, petit éléctroménagerCette année encore, Emmaüs a donc décidé de leur faire une fleur et de les aider à s’équiper en leur offrant, une réduction de 50 % sur tout son stock, jusqu’au 28 septembre (à l’exception du 14 septembre, jour de la grande vente).Sur simple présentation de leur carte d’étudiant à la caisse, ils paieront les vêtements, les livres, , la vaisselle, le mobilier et le petit électroménager à moitié prix !Les rayons sont bien achalandés.Bénévole de l’association, Joseph a été récompensé de ses efforts. Les affiches qu’il a placardées dans tous les lieux estudiantins, au Crous notamment, ont fait mouche et dès mardi 14 heures, les étudiants étaient là. « Depuis 14 heures, ça n’arrête pas, j’ai déjà rempli deux pages dans mon cahier », dit-il.Dans les allées, on rencontre Simon et Alice : « On cherche une bibliothèque, mais pour l’instant, on a juste trouvé une salière rigolote, un sac et un couteau ».
Une mine d'or pour les soirées d'intégrationJeanne, Mathis, Léo et Jade, étudiants en école d'ingénieur, ont trouvé leur bonheur pour leur soirée d'intégration.Manon et Antoine sont, eux, en quête « d’un sommier en 160 ».
À la caisse, Mathis, Jade, Leo et Jeanne sont tout sourire en découvrant le prix de leurs emplettes « On est venus pour dénicher notre tenue de soirée d’intégration. On a choisi de s’habiller en Matrix. On a trouvé des vestes en cuir, des lunettes », racontent-ils. Mathis, le plus dépensier, n’en a pas eu pour 24 euros, Jeanne s’en est tirée pour 7 €. Emmaüs, c’est vraiment un bon plan.
Pratique. Emmaüs, 33 rue des Varennes à Aubière, du mardi au mercredi de 14 heures à 17 h 45 et samedi de 9 h 30 à 12 heures et de 14 heures à 17 h 45. Samedi 14 septembre, grande vente, de 8 h 30 à 12 heures et de 14 heures à 17 h 45 (pas de réduction étudiante ce jour-là).
Une communauté ébranlée mais soudée
Les faits d’agressions sexuelles reprochés à l’abbé Pierre, fondateur d’Emmaüs, ont ébranlé la communauté Emmaüs d’Aubière, mais les bénévoles rappellent que « la cause d’Emmaüs, elle, reste juste ».
On a tous été choqués et sidérés par les révélations. On ne voulait pas y croire. Il y a eu un processus de deuil à faire. Non, l’abbé Pierre n’était pas un saint homme. Le mythe est tombé.
Pour autant, dit-elle , « aucun bénévole n’a baissé les bras et le public est resté fidèle. Les locaux du 33, rue des Varennes à Aubière, n’ont pas désempli, car la cause d’Emmaüs est une cause juste ».« C’est vrai, moi, je me suis juste dit, un de plus », témoigne Manon, étudiante. « Ça fout la honte, mais jamais ça ne m’a traversé l’esprit de boycotter Emmaüs », ajoute son ami Antoine.Joseph, bénévole. Pour l’instant, rien n’a changé dans les locaux. Près des caisses, on y voit toujours la statue en bois, représentant l’abbé Pierre, qui a été sculptée et offerte par un fidèle de l’association. Des photos de l’abbé Pierre avec quelques-unes de ses sentences bien tournées ornent aussi les murs.« Nous avons un conseil d’administration le 12 septembre où l’on discutera de tout cela », poursuit Isabelle Paignon.Joseph, l’un autre bénévole, précise encore :
Ce que l’abbé Pierre a fait est choquant et on ne peut pas le justifier, mais on est une communauté qui fonctionne très bien et sans subvention. Tout ce que nous faisons, c’est pour offrir un logement, des repas et des soins aux compagnons
Géraldine Messina