Il est 20 h 30, ce mardi soir, au nord de Paris. Dans un lieu tenu secret jusqu’au dernier moment, trois cents fans chanceux d’Indochine vont pouvoir réaliser leur rêve : voir jouer leurs artistes préférés dans une configuration très intimiste.
Leader du groupe depuis sa formation, en 1981, Nicolas Sirkis a choisi d’assurer la promotion du nouvel album, Babel Babel, de manière inédite. Personne n’a pu écouter l’album, pas même les journalistes qui ont parfois la chance de découvrir les disques en avance pour écrire leurs chroniques ou assurer leurs interviews.
Pour entendre les nouveaux morceaux, il faut donc aller les voir en live, où dix titres, encore inconnus de tous, sont interprétés, pour la première fois, devant un public très restreint.
Nicolas Sirkis, à quelques mètres de ses fansAlors qu’Indochine est habitué aux très grandes configurations - 97.000 spectateurs en 2022 au stade de France - ils ont pu regarder leurs admirateurs les yeux dans les yeux, comme à leurs débuts.
Et ce concert, qui sera diffusé ce vendredi soir sur TMC, a tout d’un nouveau départ. Lorsque le quintette débarque sur la petite scène, une légère tension est palpable. Comment est-ce que cela va sonner ?
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Il ne faut pas longtemps pour être rassuré, ces cinq-là sont soudés et jouent depuis suffisamment longtemps pour savoir se frotter à des défis complexes.Il faut leur reconnaître ce refus obstiné de jouer avec les codes de la nostalgie.D’habitude, un concert, surtout pour un groupe à la longue carrière, se résume souvent à un enchaînement de tubes qui mettent l’ambiance, avec deux ou trois nouveaux morceaux pour montrer qu’on est encore créatif.
Mais voilà, ici, les fans ne peuvent pas reprendre en chœur les refrains de leur jeunesse. Pas de Trois nuits par semaine, ni l’ombre d’un J’ai demandé à la lune. Les Yeux noirs ou encore 3e sexe sont aux abonnés absents…
Privés momentanément de leur portable pour raison de confidentialité, les spectateurs, placés autour du groupe, sont obligés d’immortaliser l’instant présent dans leur seule mémoire, concentrés sur ces chansons que personne n’a encore écoutées.
Ils sont aidés par des projections vidéo sophistiquées, où se mélangent images d’archives, créations graphiques, avec parfois les paroles qui s’affichent pour permettre - un peu - à chacun de chanter.
Douce euphorieCar il n’y a rien d’autre à faire que de savourer le moment présent. Plutôt que de prendre des photos et vidéos pour les poster sur les réseaux sociaux, le public peut donc apprécier, sans filtre, la prestation de Nicolas Sirkis, qui se tient tout juste devant lui.
Certains n’en reviennent pas de le voir d’aussi près. Hé non, on n’est pas dans les lointaines allées du Stade de France et tout a l’air bien plus réel tout d’un coup…
Ce n’est donc pas l’ambiance des grandes foules que l’on retrouve ici, mais plutôt une douce euphorie, encouragée par la motivation sans faille des fans absolus qui improvisent une chorégraphie tout en découvrant la musique.
Et quand le public reconnaît un titre, c’est tout de suite la folie. Un seul single a été dévoilé, en juin dernier, Le Chant des cygnes, et il a déjà été adopté, puisque tout le monde semble déjà le connaître parfaitement.
Pour le reste, il va falloir encore patienter. Plus que quelques heures avant la sortie de ce Babel Babel décidément très attendu…
Concert d’Indochine, ce vendredi soir à 21 h 15 sur TMC. Sortie de l'album Babel Babel ce samedi 7 septembre.
Rémi Bonnet
