Les Terres de Jim fêtent cette année leur dixième anniversaire les 6, 7 et 8 septembre dans le Doubs, à Mamirolle-Le Gratteris. L’infatigable Clément Vaille de Cayres, entrepreneur de travaux agricoles et membre des Jeunes agriculteurs du canton, le « Raymond Poulidor » du labour, comme d’aucuns se plaisent à le nommer, sera du voyage en Franche-Comté, lui qui vient de décrocher une belle deuxième place à la finale régionale de labour dans le Puy-de-Dôme, dimanche 1er septembre. Depuis ses 16 ans, il brûle de se mesurer aux cadors de la discipline.Venant cette semaine de laisser sur le feu les dernières moissons du plateau, notre compétiteur de 24 ans saute diligemment du siège de la moissonneuse à celui de son tracteur fétiche un antédiluvien Case de 1990 (récemment repeint en rouge) pour rejoindre à bride abattue (tant sa passion est grande) la finale nationale.Premier au concours départemental en planche chez lui à Cayres le 27 août, où il participait « sans s’être spécialement entraîné », il était pourtant haut la main qualifié pour la régionale et donc, sans surprise, pour la nationale. « Jusqu’à cette semaine, on a moissonné des lentilles, qui du reste sont très belles, si bien que l’entraînement n’a guère été possible », commente le jeune entrepreneur.
Quatre régionales et deux nationalesLors de l’épreuve régionale, les deux premiers de chaque catégorie, en planche et à plat, sont sélectionnés pour la finale nationale. Clément Vaille se retrouve en planche, comme l’an dernier avec Clément Thievon de l’Ain. La famille Thievon est très connue dans le monde du labour. Plusieurs générations se sont illustrées dans le passé au plus haut niveau.Pour Clément Vaille, l’histoire balbutie donc, comme en 2023 lors de la finale nationale de Cambrai, où il participait à pareille époque, après avoir obtenu sa qualification, dans l’Isère où il était aussi monté, là encore, sur la deuxième marche du podium.Le Cayrois a participé à quatre finales régionales au total, en Haute-Loire, dans la Loire, l’Isère et cet été dans le Puy-de-Dôme. « Je tente ma chance à nouveau au national. Et si je grille encore une cartouche dans le Doubs, il me restera toujours une dernière tentative pour devenir champion de France », remarque Clément Vaille que rien ne semble devoir décourager.Le transporteur qui a accepté de convoyer son matériel (le tracteur et la charrue) entre le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire le week-end dernier est revenu cette semaine pour assurer le déplacement dans le Doubs. Le convoi est arrivé à destination mardi soir.
Les meilleurs laboureurs de la Haute-Loire étaient à Cayres
Jusqu’à dimanche, Clément Vaille a carte blanche pour s’entraîner et procéder aux réglages de la charrue, laquelle n’a pas subi de transformations notables depuis les Terres de Jim 2019 à Séneujols. « Malgré les versoirs en téflon, la terre de Limagne le week-end dernier était particulièrement difficile à travailler, extrêmement collante », commente le laboureur. Dans le Doubs, il a été accueilli par la pluie, ce qui n’est pas de très bon augure avant l’épreuve finale de dimanche.Le plateau volcanique s’apprête à suivre avec intérêt et envie la suite de l’histoire de son « athlète ». Quelle que soit l’issue des épreuves, Clément n’aura pas de regrets : « Les concours, c’est formidable. On rencontre des gens, on se fait de nouveaux copains et on voit du pays ! ».
Philippe Suc
