Il est 16 heures à l’école des Alouettes. Un petit groupe d’enfants âgés de 6 à 10 ans attend patiemment, avec leur éducatrice, l’arrivée de Charlotte Mazet. Également éducatrice spécialisée de formation, elle a fondé Au fil de nos rencontres, pour son activité de « chargée de projet en médiation animale ». S’ils ont hâte de découvrir « les animaux », ce que les enfants ignorent encore, c’est qu’ils vont ressortir de la séance avec des outils pour les comprendre.
De la préventionAprès un temps de présentation en laisse avec Idole, le petit fox-terrier, Praline, le berger américain miniature et Voyou, le chat, les enfants apprennent à reconnaître les différentes émotions que traduisent les chiens dans leur posture. Charlotte Mazet les guide et les observe. Si elle a lancé son activité, c’est par souci de prévention, mais aussi à des fins éducatives et thérapeutiques.
Le programme d’éducation à la connaissance du chien et au risque de morsure est destiné aux enfants, pour leur permettre d’apprendre le langage canin et également les gestes et comportements à avoir pour éviter les morsures
Selon Joël Dehasse, auteur de Tout sur la psychologie du chien, deux fois plus d’enfants que d’adultes seraient mordus par des chiens. Dans 100 % des cas présentés à un médecin, l’enfant et le chien étaient seuls, c’est-à-dire sans adulte.
« Comment réagir si un chien s’approche de nous et qu’il a l’air en colère ? » À l’unanimité, les enfants, qu’ils soient en CP ou CM1, l’ignorent. L’éducatrice spécialisée de formation leur montre : « On fait l’arbre si on est debout ou la pierre si on est assis. » Face à cette masse immobile, le chien a tendance à se désintéresser et à passer son chemin.
Une relation donnant-donnantOutre la prévention des morsures, Charlotte Mazet consacre ses séances au jeu avec les deux chiens qui l’accompagnent, le chat et les lapins. « Mes animaux sont spécifiquement éduqués et apprécient les interactions avec les humains, précise-t-elle. La médiation par l’animal repose sur la notion de réciprocité homme-animal, tous les participants, y compris les animaux, doivent le vouloir. » Ainsi, la médiatrice répartit leur temps pour ne pas trop les solliciter. « Le bien-être de mes animaux étant une priorité pour moi, je cherche à ce que les séances restent positives pour eux. » Les séances ont pour objectif de « maintenir ou d’améliorer le potentiel cognitif de l’enfant, physique, psychosocial ou affectif des participants », indique-t-elle. Les bienfaits s’étendent de la confiance en soi à la rupture de l’isolement. Charlotte Mazet propose des séances « Lire avec le chien », à destination des enfants « pour susciter l’envie de lire et leur permettre de prendre plus confiance en eux ». De plus, elle a mis en place un partenariat avec la ferme équestre de Cantalès pour des séances avec poneys et chevaux sur le site de Saint-Étienne-Cantalès.
Anna Modolo
Pratique. Au fil de nos rencontres, médiation par l’animal dispose d’une page Facebook. Il est également possible de contacter Charlotte Mazet par mail (aufildenosrencontres15@gmail.com) ou au 06.69.52.53.94.
