La télévision. La radio. Puis la presse écrite. Quelques minutes après le premier titre paralympique de sa carrière, Mathieu Bosredon, 33 ans, fait la tournée des médias. Partageant, à chacun, son bonheur, huit ans après sa quatrième place à Rio, trois ans après ne pas avoir été sélectionné à Tokyo.
« Cela n'a pas été si facile mais j'ai tenu », déclare-t-il à chaud, devant une dizaine de journalistes. De la zone d'arrivée à la zone mixte, trois cents mètres environ, il a répété à chaque personne croisée que la difficulté du parcours lui avait fait horriblement mal. Mais le Corrézien n'a pas craqué : « D'autres l'ont fait car, vraiment, cette bosse était très longue ».
Il est l'un de ceux qui avaient le plus de supportersAu final, les écarts sont énormes sur le podium : le Corrézien devance son compatriote Johan Quaile de deux minutes et l'Italien Martino Pini de 2'40"47. « Tant que je n'aurais pas la médaille d'or autour du cou je ne pourrais pas y croire », insiste-t-il. Il est pressé d'entendre la Marseillaise devant ses supporters, nombreux et bruyants : « Cette médaille d'or représente beaucoup de sacrifices de ma part et de mon entourage. D'ailleurs, il était là aujourd'hui. J'étais l'un de ceux qui avais le plus de soutien et cela m'a fait du bien ». Cela lui a donné des ailes, au point de se hisser sur le toit de l'Olympe. C'est historique. Et, au moment d'aller rejoindre le protocole officiel, Mathieu Bosredon ne pense qu'à une chose : une deuxième médaille d'or ce jeudi lors de la course en ligne.
A Clichy-sous-Bois, Kevin Cao kevin.cao@centrefrance.com