Après Tulle et Ussel, la Ville de Brive, en Corrèze, s’apprête à son tour à tenter l’expérience des « boutiques à l’essai ». L’idée, comme le laisse entendre leur nom, est de proposer à des commerçants de tester leur concept, pendant un an maximum, dans un local commercial vacant loué par la municipalité à un loyer abordable. En l’occurrence, 250 euros par mois pour les six premiers mois, puis 500 euros par mois au cours du semestre suivant.
« C’est une forme d’aide indirecte qui nous permet d’élargir la palette de nos actions en faveur de l’attractivité du centre-ville, souligne le maire, Frédéric Soulier. L’intérêt est de permettre aux porteurs de projets de tester leur activité en conditions réelles, comme ce qui se fait avec Novapôle, à Saint-Viance, pour l’agroalimentaire. »
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Où est situé le magasin ?Au 27, rue de la République, en face de la boutique 100 % Gaillard. Il fait partie des différentes opérations réalisées par la collectivité dans le cadre du plan Action cœur de ville, ces dernières années, « pour faire la chasse aux biens vétustes », rappelle l’élu.
Jusqu’à mi-août, le lieu était occupé par le salon de soins esthétiques Zen Garden qui s’apprête à ouvrir sa nouvelle boutique, ce jeudi 5 septembre, au 154, avenue Georges-Pompidou.
Y a-t-il des candidats pour la boutique ?Oui. En fin de semaine, deux commerçants s’étaient déjà fait connaître. Mais il faudra encore patienter avant d’en savoir plus. Car pour « Essayez la boutique?! », la Ville a fait le choix de lancer un appel à projets (consultable ici). Ouvert le 20 août dernier, il laisse aux candidats potentiels jusqu’au 20 septembre pour déposer leur dossier.
Pour être éligible, le commerce en question doit « compléter une offre commerciale insuffisante ou totalement absente du centre-ville ». Dans sa présentation, la Ville liste plusieurs activités allant de l’équipement à la personne ou de la maison en passant par les commerces alimentaires (épicerie, primeur, caviste, etc.), l’hygiène, la librairie ou encore l’artisanat d’art.
Quand l’ouverture est-elle prévue ?Un comité de sélection se réunira le 23 septembre pour désigner le projet retenu. La personne choisie sera informée dans la première quinzaine d’octobre. Elle aura alors « au plus tard deux mois » pour entrer dans les lieux. En parallèle, la Ville s’engage à accompagner le commerçant dans sa recherche d’un futur local après sa phase de test.
Qu’en pensent les commerçants ?Dans la rue des Récollets, voisine de la rue de la République, Christophe Gerbou, qui gère Brocante Jadis, se réjouit de l’initiative. Il juge l’idée « excellente pour continuer à dynamiser la rue. Le niveau de loyer est intéressant, car on le sait, c’est le nerf de la guerre », souligne le commerçant, à l’origine de l’implantation de boutiques éphémères, il y a une dizaine d’années, lorsque cette artère du centre-ville était à la peine.
Depuis, même si plusieurs locaux commerciaux restent vacants, la rue de la République a clairement retrouvé des couleurs. « Elle renaît. On a des jeunes qui sont arrivés et ça fait du bien », apprécie Stéphanie Imbert, également brocanteuse, qui partage sa boutique avec Marion Farge de la Conciergerie des fleurs. Alors, elle aussi voit d’un très bon œil l’installation d’une nouvelle activité, même à l’essai.
C’est bien pour donner sa chance à quelqu’un et pour lui laisser du temps. Dans le commerce, c’est primordial pour se faire une clientèle et gagner sa confiance […]. Et puis, ça peut aussi aider à convaincre des propriétaires de louer à nouveau et d’autres de baisser certains loyers excessifs
D’autres boutiques à l’essai pourraient-elles voir le jour ?Frédéric Soulier ne l’exclut pas. « Si ça se transpose bien à Brive, c’est quelque chose qu’on peut tout à fait envisager de copier-coller. Et si ça fait pschitt, on aura essayé. On est déjà propriétaire, donc vu le loyer, on ne pourra pas se tromper de beaucoup. »
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Michaël Nicolas
