Ce n’est pas parce que ça devient une habitude qu’il faut baisser les bras. Le début de l’invasion remonterait à la Première Guerre mondiale, lorsque la cavalerie américaine a débarqué avec un fourrage truffé de graines d’ambroisie. Depuis, cette espèce invasive n’a cessé de conquérir le territoire jusqu’à devenir un problème de santé publique, nécessitant des arrêtés préfectoraux.
Une lutte collective"Dans la région, l’une des plus touchées de France, plus de 700.000 personnes sont allergiques à ses pollens dont 61.000 dans le Puy-de-Dôme, indique la préfecture. L’ARS, qui pilote le dispositif régional de lutte contre cette plante, s’appuie sur un réseau de plus de 3.000 référents communaux et intercommunaux, animé par Fredon Auvergne Rhône-Alpes (plus de renseignements en cliquant ici). Sa destruction est obligatoire."
Mais l’efficacité de ces textes reste relative : en cette fin d’été, le département a de nouveau été placé en alerte rouge. Cela signifie que l’impact sanitaire prévisionnel des pollens de cette plante invasive s’avère élevé.
La climatologie pluvieuse du printemps semble avoir boosté certaines plantes et entraîné un décalage dans leur croissance, ce qui pourrait expliquer l’actuel pic concernant les pollens.
Risque élevé dans l'Allier et le Puy-de-DômeLe Réseau national de surveillance aérobiologique vient de mettre à jour sa carte du risque. En Auvergne, l’Allier et le Puy-de-Dôme sont plus concernés que la Cantal et la Haute-Loire qui restent en alerte jaune. Le nord du département, au sud de l’Allier, territoire des grandes cultures, est particulièrement concerné.
"Les pollens d’ambroisie sont très présents dans l’air à la faveur d’un temps chaud, ensoleillé et faiblement venteux, expliquent ces spécialistes. Le risque d’allergie est élevé dans seize départements allant de la Charente au Gard en passant par la Nièvre. La vallée du Rhône est particulièrement impactée par ces pollens d’ambroisie. Dans les départements autour, le risque d’allergie est moyen. Seules les averses de pluie pourront venir soulager un peu les allergiques en plaquant les pollens au sol. Le risque d’allergie sera plus faible pour les autres herbacées en floraison (graminées, plantain, armoise et orties)."
Le mois d’août et ce début de septembre sont les plus concernés par la période de floraison. Ensuite, l’ambroisie sera en graine : une période également cruciale car c’est à ce moment qu’elle prolifère.
ambroisie, plante provoquant des allergies
Un acte citoyen"Pour lutter efficacement contre l’ambroisie, nous comptons beaucoup sur les signalements des particuliers, explique David Roux, correspondant local de la Fredon Auvergne Rhône-Alpes. Certains peuvent avoir un sentiment de délation. Or c’est tout l’inverse. Il s’agit au contraire d’un acte citoyen qui nous permet d’entrer en contact avec les agriculteurs concernés et de mener notre travail de médiation. Ce n’est pas uniquement une question d’allergie aux pollens : une invasion d’ambroisie entraîne, au minimum, une baisse de rendement et, au pire, une perte totale des récoltes."
Fabrice Mina