C’est la troisième saison consécutive que le Stade Aurillacois se fait prêter un droitier par une grosse écurie de Top 14. Et à ce jour, Valentin Welsch a déjà pris un petit temps d’avance sur ses prédécesseurs Henzo Kiteau, et Thomas Cretu.
Dès la première journée, le Montpelliérain formé à Arles a pu goûter aux joies de la Pro D2. Et ce sera encore le cas ce vendredi 6 septembre, à Colomiers. La blessure du Néo-Zélandais Dominic Robertson-McCoy n’y est certes pas totalement étrangère. Mais encore fallait-il saisir la balle au bond et embrasser cette chance qui était offerte au joueur de 21 ans.
Une prestation encourageante contre le MHR« Malheureusement, Dominic s’est blessé sur le premier match (amical) et, de suite, j’ai eu un entretien avec Roméo (Gontinéac). On a bien discuté et il m’a fait comprendre que sur les matches qui arrivaient, j’allais jouer, vu qu’on n’était que deux avec Gio Kartvelishvili. Moi, j'étais prêt. J’avais fait une bonne prépa et physiquement ça allait aussi », pose le droitier qui était justement venu dans le Cantal pour chercher du temps de jeu.
Valentin Welsch (à gauche) n'est pas arrivé tout seul à Aurillac. Il est venu en compagnie de Mael Perrin (au centre) et Karl Martin, eux aussi prêtés pour un an par le MHR. Photo Jérémie Fulleringer
Sa prestation contre le MHR en amical avait montré qu’il n’avait pas été inhibé par cet embryon de statut. Le droitier avait en effet fait partie de cet attelage du deuxième acte qui avait continué de tenir le choc en mêlée, marquant des progrès par rapport au rendu cantalien dans l’exercice face à Nevers.
De bon augure pour un garçon qui est justement venu - entre autres - pour se forger un bagage dans cet exercice qui demande de l’expérience. Et sur ce plan, Valentin Welsch a trouvé des enseignants à la hauteur de l’enjeu, d’Alain Belguiral à Gio Kartvelishvili.
Un autre type de mêlée à appréhender« Avec Alain, on a fait pas mal de vidéos et de retour individuel. On a repris ma posture et j’y travaille. Et puis je suis là aussi pour m’améliorer en mêlée, donc c’est top », apprécie le nouvel Aurillacois qui se familiarise ici à un type de mêlée différent de ce à quoi il était habitué, même si, sur la structure des entraînements, il retrouve des similitudes avec ce qu’il a déjà connu.
« La mêlée en Pro D2, ça change. Ce n’est pas le fonctionnement qu’on avait en Espoirs ou sur le peu de Top 14 que j’ai connu. L’attaque de la mêlée n’est pas la même. Elles sont toutes vraiment disputées alors qu’avant (à Montpellier) tu choisissais tes mêlées. Là, ça tape tout le temps et c’est dur. »
Alors, la présence de Gio Kartvelishvili est un vrai atout, et l’Héraultais n’a pas manqué de s’inspirer de son aîné depuis son arrivée. « Il est très costaud en mêlée et je lui ai déjà demandé des conseils sur certains trucs. Il a l’expérience et ça fait un moment qu’il est en Pro D2. C’est un patron ici », reconnaît Valentin Welsch qui a matière à s’inspirer d’un autre coéquipier. Un certain Robbie Rodgers, venu à l’origine se roder à Aurillac pour finalement y poser durablement ses valises et même s’installer comme le nouveau titulaire à gauche… après avoir été prêté par le MHR.
À trois, c’est mieux…« Pour ma première année en Espoirs à Montpellier, on avait joué ensemble. J’ai discuté avec lui et quand j’ai su que j’allais venir, je lui ai envoyé un petit message et il m’a rassuré ; Il m’a dit que c’était un bon groupe ici, un peu famille. Ça m’a rassuré direct », indique Welsch, qui avait échangé de la même manière avec Axel Bevia, son autre ancien partenaire dans l’Hérault, et qui a eu cette autre chance de ne pas faire le trajet Montpellier-Aurillac tout seul.
Comme lui, le 2e ligne Mael Perrin et le centre Karl Martin ont fait ce voyage pour un an. « Arriver à trois, ça rassure un petit peu au moment d’arriver dans un groupe qu’on ne connaît pas », note le pilier qui a été le plus vite fixé des trois :
Moi, j'ai su en premier que j’allais venir. Pour Mael et Karl, ça s’est fait un peu plus au dernier moment. Mais dès qu’on a su qu’on était tous pris à Aurillac, on était content tous les trois.
Être « pris », n’était que la première étape. En grappillant des minutes de jeu dès l’entame du championnat, le droitier peut se ménager une place dans la rotation tout au long de la saison. À un poste où la blessure de Kartvelishvili en fin de saison dernière avait démontré, s’il en était besoin, qu’il fallait bien disposer de trois solutions sérieuses pour exister sur la durée en championnat.
Jean-Paul Cohade
Des débuts précoces à domicilePrêté par l’ASM lors de la saison 2022-2023, Henzo Kiteau avait disputé la 1ere journée de Pro D2 (remplaçant à Mont-de-Marsan), mais avait attendu la septième journée pour jouer à Jean-Alric (Montauban). Prêté par le Stade Français pour 2023-2024, Thomas Crétu avait manqué la préparation en raison du Mondial et avait débuté avec Aurillac lors de la dixième journée (à Aix) avant de jouer à Jean-Alric pour la dix-huitième.