La détox numérique, est un nouveau terme de développement personnel qui désigne une période où l’on décide de réduire ou d’arrêter complètement l’utilisation de dispositifs numériques tels que smartphones, ordinateurs ou autres tablettes. L’objectif est de diminuer la dépendance technologique et le stress qui l’entoure.
Une démarche aux résultats contrastés mais qui a le mérite de faire réfléchir sur la question comme l’expliquent ces témoignages recueillis par la rédaction.
« Je me suis sentie moins stressée. »Léna, 20 ans, a été forcée de poser son téléphone pendant plusieurs semaines lorsqu’elle a rejoint l’armée pour un stage. Son temps d’écran est passé de 7 heures à 30 minutes : « Ça m’a fait un bien fou ! Ça m’a permis de sortir de ma bulle et de créer des liens hyperproches avec les autres. Aujourd’hui, j’arrive plus facilement à poser mon téléphone et je dis souvent aux personnes autour de moi de profiter de l’instant présent. »
Alex, 18 ans, a fait une coupure d’écran pendant 1 mois car il avait du mal à dormir les soirs. « J’ai suivi les conseils de mon médecin et au bout d’une semaine déjà je dormais plus facilement et surtout mon sommeil était plus reposant. Je me suis senti moins anxieux et je profitais plus facilement des moments avec ma famille ou seul. J’ai appris que s’ennuyer n’était pas si terrible, et même plutôt indispensable. »Margaux, 23 ans est du même avis. « Je trouve qu’on ne profite pas assez de nos proches lorsque l’on est sur son téléphone. On ne se parle pas, voire on s’ignore… On n’a pas d’interactions de qualité. Aujourd’hui, je ne l’utilise que pour prendre des photos ou mettre de la musique, je me sens beaucoup plus connectée au monde présent. »
Pas toujours efficace sur le long termeLou, 22 ans, est partie en voyage pendant deux semaines avec son copain en Sicile. Pendant toute cette période, elle n’a pas allumé son téléphone. Aujourd’hui, elle se rend compte qu’elle est moins dépendante, mais ça n’a pas eu que des effets positifs : « C’était plutôt le contraire, j’avais peur de rater un événement important dans l’actualité et je n’avais pas de contact direct avec mes proches. Puis, on se rend compte que le téléphone est indispensable, on en a besoin pour scanner les QR codes au restau ou pour les réservations, par exemple. »
Parfois la relation avec son téléphone ne change pas du toutHugo, le même âge, a fait une pause de seulement quelques jours : « Sur le moment oui ça m’a fait du bien, je profitais mieux de mes proches, mais dès que j’ai récupéré mon téléphone, rien n’avait changé, je l’utilise toujours autant. C’est aussi lié, je pense, au fait que je l’utilise pour le travail. »D’autres témoignages, nombreux, relèvent la nécessité d’avoir un téléphone au quotidien. Yassmine en fait partie : « Je n’ai pas eu de téléphone pendant trois mois et je n’avais pas accès à maps, à mon compte bancaire, ni à aucun compte où l’on reçoit un code par SMS lors de la connexion, pas de musiques, pas d’internet, pas d’horaires de bus… »
La clé est de trouver son propre équilibre entre utilisation saine et pratique nocive du téléphone. Certains vont préférer couper seulement les réseaux sociaux et leurs notifications incessantes. D’autres vont se poser une limite de temps d’écran. D'aucuns peuvent arrêter toute utilisation d’outils numériques. Une pratique néfaste commence au moment où se crée une dépendance à ces plateformes et ses corollaires : anxiété, insomnies, isolement social...
Zoé Blateyron