51 hommes comparaissent devant la cour d'assises du Vaucluse à Avignon, ce lundi 2 septembre, dans le cadre du procès des viols de Mazan. Entre 2011 et 2020, 92 faits de viols auraient été commis sur la même victime. Le principal accusé, Dominique Pélicot, est soupçonné d'avoir orchestré ces sévices : il aurait drogué sa femme pour la livrer à des complices.
La victime Gisèle P., 72 ans, est arrivée au tribunal vers 8h40, ce lundi, entourée de ses avocats et de ses trois enfants, sans dire un mot. Elle affirme avoir été réduite à l'état d'inconscience par son mari, avec des substances chimiques (xanax, valium), pour qu'elle soit ensuite livrée aux autres individus dans le lit conjugal. D'après les éléments de l'enquête, les rendez-vous étaient pris entre le mari et ses complices via le site coco.gg, détaillent nos confrères de La Dépêche du midi.
La plupart des accusés sont en couple voire pères. Certains de leurs compagnes les décrivent comme des conjoints "aimants" aux "pratiques sexuelles normales". En ce qui concerne Dominique Pélicot, il est qualifié de "partriarche", "manipulateur" doté d'une personnalité "perverse", utilisant sa femme comme "appât", selon plusieurs examens psychiatriques.
Mis en examen dans deux autres enquêtesIl est dans le viseur de la justice depuis 2020, alors qu'il aurait été surpris en train de filmer sous les robes des clientes dans un supermarché par un vigile. Après une garde à vue et une perquisition, les enquêteurs ont découvert des fichiers vidéo au domicile de Dominique Pélicot, où l'on voit des inconnus abuser d'une femme inconsciente.
Une cinquantaine de prévenus sont alors identifiés : la plupart originaires des environs de Mazan, le village où habitait le couple dans le Vaucluse. Depuis janvier 2023, Dominique Pélicot est également mis en examen par le parquet de Nanterre dans deux autres affaires distinctes : une tentative de viol, ainsi qu'un viol et un homicide volontaire sur la même vicitme. Il aurait violé puis assassiné une jeune femme, en 1991, après l'avoir soumise chimiquement avec de l'éther.
Le procès qui s'ouvre, ce lundi 2 septembre, est une d'envergure rarement observée : les accusés ont été divisés en huit groupes, une soixantaine d'avocats défileront à la barre et les plaidoiries se succéderont durant un mois. Le verdict sera rendu le 13 décembre à l’issue de quatre mois de procès.
A.L.