Un nul, un succès, une défaite, le Clermont Foot 63, avec son revers contre Paris (0-1), en trois journées, a déjà vécu tous les cas de figure sur lesquels peut déboucher une compétition.
Dans le même temps, même si bien moins brillante que celle dans laquelle sont engagés les hommes de Stéphane Gilli avec leurs trois succès ("Et dire que la saison passée, on a dû attendre la 12e journée pour avoir 9 points", pouvait sourire le coach du PFC en conférence de presse d’après match), la séquence établit, pour le CF63, un invariable dans le contenu.
Qu’a bien perçu le coach parisien : "Il y a quelque chose de récurrent avec Clermont, c’est qu’on le voit souvent ne réussir qu’une mi-temps, contre nous, en amical, contre Pau, contre Troyes et ce soir (vendredi), pareil…"
Changement de systèmeAvec la question du changement de système, passant à 3 centraux derrière, pour le coup, comme coupable principal, ce vendredi ? "La volonté était de maîtriser la largeur du terrain et surtout, essayer d’avoir des connexions techniques au milieu, un petit peu plus proches d’Henri Saivet, notre attaquant aujourd’hui (vendredi), expliqua Sébastien Bichard. Mais ce système, quand tu n’as pas le ballon, pas d’agressivité, d’engagement…"
Carton rouge
Il n’en revient pas Ivan M’Bahia, de la décision de M. Kugler de l’expulser alors qu’il venait à peine d’entrer en jeu, en toute fin de match. Mais l’excès d’engagement du défenseur du CF63 sur le Parisien Julien Lopez était des plus sanctionnables.Photo Frédéric Marquet
Jérémy Jacquet, l’un des rares à surnager dans le mauvais temps clermontois, ne ciblait d’ailleurs pas particulièrement, lui non plus, l’option tactique de départ comme première source de difficulté : "C’est nous qui n’avons pas fait les choses correctement."
Son collègue de devant, Yadaly Diaby, complétait : "Le coach a essayé le système qui lui paraissait le plus cohérent. On avait donc joué comme ça à l’entraînement, cette semaine, malheureusement, là, ça n’a pas pris…"
L’avis parisien en devient intéressant : "J’ai des joueurs qui connaissent tous les systèmes de jeu, expliqua Stéphane Gilli. On a compris assez rapidement que les Clermontois allaient jouer à 5 donc on a changé par rapport à nos animations, notre structure et on leur a posé énormément de problèmes."
"En deuxième mi-temps, on est revenu à nos classiques"Dès lors, côté Clermont, le changement s’imposait : "Et en deuxième mi-temps, on est revenu à nos classiques, on va dire. Du coup, on était un peu plus à l’aise", avoua tout de même Diaby.
Ce qui ne heurtera pas son coach : "Quand je prépare un match, j’ai toujours différents plans et il faut accepter, quand on joue, que ça ne fonctionne pas. Pas parce qu’il est bon ou pas bon, mais parce qu’il y a un instant, un match, un adversaire… Ma volonté (de changement), c’était pour que ça bouscule ce qu’on vivait (en première mi-temps). Et puis en deuxième période, pour qu’on gagne. Parce que j’étais convaincu qu’il y avait la place."
Ses joueurs, au-delà du contexte tactique, ont alors, aussi, fait bien meilleure figure. Sébastien Bichard n’a pu que le constater et a son explication, prenant son adversaire du soir comme exemple : "Paris est une équipe qui joue depuis des années ensemble. Ça se ressent sur les moments de matchs demandant une maîtrise." Et côté clermontois ?
"Il y a des moments où on a énormément de maîtrise et d’autres où on est un tout petit peu plus “olé-olé” dans l’adaptation. Et c’est important de savoir s’adapter. Mais ça demande aussi du temps et de se connaître. J’en suis conscient, c’est un axe de travail."
"On en a parlé avec le coach, à la mi-temps aussi d'ailleurs, on va essayer de bosser sur ça, essayer de faire deux mi-temps de qualité, parce qu'on a vu que ça jouait", confirma Jérémy Jacquet.
Jean-Philippe Béal (avec Laurent Calmut)