Ils sont de retour depuis plusieurs jours, au pas de course autour du plan d’eau ou sur leur vélo, arpentant les routes de la vallée du Sichon et de la Montagne bourbonnaise. Si l’hirondelle ne fait pas forcément le printemps, à Vichy, la recrudescence de triathlètes à la fin de l’été annonce à coup sûr l’imminence de l’Ironman. Cette neuvième édition, toutefois, apporte son lot de nouveautés. Au niveau du calendrier tout d’abord, puisque le triathlon, d’ordinaire organisé le troisième week-end du mois d’août, a été repoussé de quelques jours en raison des Jeux de Paris.
La société Ironman siffle la fin de la distance reine à Vichy
Sur le plan du format, ensuite. Pour la première fois depuis 2015, les bords de l’Allier n’accueilleront qu’une seule course (le 70.3, dimanche), au lieu de deux habituellement (le 70.3 le samedi et l’Ironman le dimanche). Échaudée par une édition 2023 décevante sur le plan de la fréquentation (seulement 1.900 athlètes), vraisemblablement due à la mauvaise publicité causée par l’annulation de la natation l’année précédente (lire ci-dessous), la société Ironman a décidé de supprimer la distance reine (3,8 km de natation, 180 km de vélo, 42 km de course à pied) pour ne garder que le « half » (1,9 km, 90 km, 21 km).
"L’erreur serait de ne compter que sur une seule épreuve et une seule marque pour faire les grandes heures de nos événements sportifs. Si c’est avec le label Ironman, c’est super. Si c’est en propre ou avec d’autres marques, ce sera aussi très bien"
Un choix qui avait d’abord fortement chagriné les élus du territoire. Mais l’heure est désormais « à la dédramatisation », selon Frédéric Aguilera, maire de Vichy et président de la communauté d’agglomération. « Les gens se sont tellement investis sur cet événement qu’ils ont l’impression que c’est Ironman ou rien. L’erreur serait de ne compter que sur une seule épreuve et une seule marque pour faire les grandes heures de nos événements sportifs. Si c’est avec le label Ironman, c’est super. Si c’est en propre (une organisation “maison” en quelque sorte) ou avec d’autres marques, ce sera aussi très bien », tempère l’élu. Une façon de rappeler que le territoire ne compte pas mettre tous ses œufs dans le même panier. « D’accord, nous n’avons pas le full (la distance Ironman) cette année, mais je rappelle que l’on est le territoire qui accueille le plus d’épreuves de triathlon de haut niveau avec le championnat de France, qui a été organisé au printemps, et le championnat d’Europe qui aura lieu fin septembre (les 21 et 22) », renchérit Frédéric Aguilera.
Un cadre naturel idéal pour la pratique du triathlonSi elle a réduit le week-end des festivités, la société Ironman assure pourtant être très attachée à son étape vichyssoise, dont la prochaine édition est déjà programmée au 24 août 2025. « La course a fait le plein depuis trois semaines avec 2.000 participants attendus. Il y a plus d’athlètes que l’année dernière sur les deux distances », se félicite Camille Rueda Lara. La directrice de course, qui succède à Vincent Guédès, rappelle d’ailleurs que le mariage avec la cité thermale court jusqu’en 2027. Un site qui ne ressemble à aucun autre. « C’est un cadre naturel exceptionnel dont les espaces se prêtent à la pratique du triathlon, qui permet d’organiser une course très conviviale, observe Camille Rueda Lara. On a un très beau parcours vélo, très “challengeant” avec près de 1.000 mètres de dénivelé positif et une course à pied dans les parcs et le long des berges, sans véhicule, avec des spectateurs tout le long. »
Un constat partagé d’ailleurs par les athlètes, qui avaient élu, en 2021, l’Ironman et le 70.3 de Vichy « meilleurs événements Ironman au monde ». Depuis, la concurrence s’est accrue, avec la création de nombreuses courses par la société Ironman. Mais quel que soit le label, le format ou le calendrier, la fin de l’histoire d’amour entre la cité thermale, consciente de ses atouts, et le triathlon n’a pas encore sonné.
Olivier Rezel