Et dire qu’il y a un an tout pile, il « sortait à peine de son canapé »... Ce samedi (à partir de 14 heures), Amaury Pierron s’élancera du haut de la station de ski de Pal Arinsal, en Andorre, avec une seule ambition : décrocher le maillot arc-en-ciel de champion du monde de VTT de descente, seul titre qui manque à son palmarès. Un objectif que le pilote du Team Commencal-Muc-off n’imaginait certainement pas viser au commencement de la saison.
Dans quelles dispositions êtes-vous ?
La semaine est un peu longue. On n’est pas vraiment habitué à ça le reste de la saison. On a fait la première reconnaissance à pied mardi, mercredi la première à vélo... Et la course n’est que samedi. Au final, il n’y a pas beaucoup d’entraînements donc il faut arriver à s’occuper.
Comment est la piste ?
Elle est magnifique. Ça roule assez vite, et elle est déjà bien entamée : la terre est très meuble, elle creuse beaucoup, donc il faut vraiment adapter les réglages sur le vélo. Puis, il va aussi falloir gérer l’altitude. Le départ est à 2.300 mètres, donc mine de rien, ça tape dans le système. Cela rend la piste encore un peu plus physique, malgré le fait qu’elle soit courte (1,9 km, 458 mètres de dénivelé négatif).
Vous êtes sur deux victoires en Coupe du monde (à Val di Sole et aux Gets). C’est enfin la bonne pour le maillot arc-en-ciel ?
Je veux continuer d’aborder la course comme je le fais depuis le début de la saison, c’est-à-dire en prenant le temps de construire mon week-end. L’objectif, c’est de faire un bon run. Si j’y parviens, je sais que j’ai mes chances pour la gagne. J’essaie de ne pas me mettre de pression. Je me sens bien donc j’essaie juste de me concentrer sur moi-même. Je n’ai jamais été champion du monde, donc forcément ce serait magnifique.
"Je ne savais pas si j’allais retrouver un jour mon meilleur niveau"Dans votre préparation, qu’avez-vous mis spécifiquement en place pour ces championnats ?
On a pas mal bossé les réglages du vélo. Puis, on a essayé d’anticiper au maximum comment allait être la piste en allant dans des endroits où on pourrait trouver des conditions similaires. J’ai aussi bossé en altitude. Juste après les Gets, on est venu rouler ici, en Andorre, puis on est allé aux Deux Alpes où une course venait d’avoir lieu. Du coup, la piste était vraiment détériorée, avec des trous énormes. C’était exactement ce qu’on recherchait.
Quand vous repensez à votre situation il y a un an (il s’était fracturé la vertèbre C5 en juin 2023), vous imaginiez-vous être en mesure de parler de victoire aux championnats du monde ?
Pas du tout ! Je ne savais pas si j’allais retrouver un jour mon meilleur niveau. Ce que j’ai réalisé sur mes deux dernières courses, c’est vraiment extraordinaire. Ces championnats du monde, je ne les vois que comme du bonus. Je suis déjà très fier de ma saison. Si je peux gagner samedi ce sera génial, mais si je n’y arrive pas, ce ne sera pas la fin du monde.
Vos frères (Baptiste et Antoine) ne sont pas qualifiés, mais Nathan Pontvianne sera là aussi pour représenter Brioude...
Il s’est cassé la clavicule il y a moins d’un mois. Il a réussi à revenir super vite, c’est déjà extraordinaire. Donc là, pour lui, ça va vraiment être une course d’expérience pour apprendre à gérer ces conditions un peu particulières et réaliser une belle course le samedi. Même si on n’a pas beaucoup eu le temps de se voir, je ne m’en fais pas pour lui (rires), il est toujours en forme.
Sarrou avec un esprit de revancheIl visait une médaille lors de l’épreuve de cross country des Jeux olympiques de Paris. Mais sur la colline d’Elancourt, Jordan Sarrou n’a pu prendre que la 14e place, loin du duo Victor Koretzky - Tom Pidcock qui s’est disputé la victoire jusque dans les derniers hectomètres. Si le Français vice-champion olympique a une revanche à prendre sur le Britannique, le natif de Monistrol-sur-Loire, sacré champion de France en mai dernier, en a une à prendre sur lui-même. Et nul doute qu’il aura à cœur d’enfiler à nouveau la tunique arc-en-ciel, après y être déjà parvenu en 2020. Rendez-vous ce vendredi soir (18 h 15) pour le short track et dimanche (15 h 30) pour le format olympique.
Vincent Balmisse