« Je pense avoir battu un record en Corrèze, s’amuse Gilles Barbe. » Il faut dire que diriger la même école pendant vingt-sept ans, peu l’ont fait. Alors que vient l’heure de prendre sa retraite - qu’il aurait pu prendre déjà deux ans auparavant - le directeur est ému. Quitter l’établissement n’est pas évident : « Ce bureau, c’est comme une pièce de ma maison. J’ai jeté toute une benne de dossiers accumulés avec le temps, mais j’ai tenu à en garder quelques-uns. »
Une carrière d’accomplissementsArrivé le premier septembre 1997 dans le fauteuil de directeur de l’école de la Jaloustre, Gilles Barbe a commandé tous les aménagements récents de l’école.
Il a fait construire le réfectoire entre les bâtiments des maternelles et des élémentaires, le terrain de sport dans la cour et a aussi suivi la mise en place d’une classe UEMA (Unité d’Enseignement en Maternelle Autisme) il y a quatre ans, qui avait par ailleurs fait déplacer à Ussel Sophie Cluzel, ancienne secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées.
Cette attention à l’inclusion des enfants en situation de handicap, Gilles Barbe en a fait une de ses priorités. Cela participe à la création d’un environnement sécurisant et épanouissant pour tous ses 270 élèves. « Certains viennent à la Jaloustre depuis leur plus jeune âge. Ils apprennent à inclure les sections ULIS et UEMA. Quand ils arrivent au collège, ils ont une attitude positive et respectueuse vis-à-vis du handicap. C’est-ce que nous avons cherché à leur inculquer toutes ces années, souligne-t-il. »
Des souvenirs plein la têteGilles Barbe, attendri, se souvient d’un spectacle de cirque organisé avec les enfants. « Tout le monde a mis la main à la pâte pour que le spectacle soit une réussite. C’est cette solidarité qui va me manquer. »
D’autres moments, moins simples, lui reviennent : « Le dimanche après l’annonce de la fermeture des écoles à cause du Covid, j’ai appris que la Jaloustre allait servir d’accueil aux enfants prioritaires. Ce fut très dur de tout mettre en place du jour au lendemain. »
Aimé et connu de tous, Gilles Barbe a marqué ceux qui ont croisé son chemin par sa bienveillance. À l’annonce de son départ, les pleurs ont été nombreux. Les enfants lui ont chanté une chanson. Les familles et ses collaborateurs lui ont souhaité un bon départ et l’ont remercié de son engagement auprès des élèves.Le directeur tient à remercier le personnel de l’école, qui participe à faire de ce lieu un environnement sécurisant et aimé des enfants. « Quand un élève a envie de venir à l’école, c’est notre travail qui est accompli. »
C’est avec un petit pincement au cœur que Gilles Barbe se retire, mais il assure que le relais est bien passé à Yan Legendre, avec qui il a effectué le tuilage avant la rentrée.
Le changement de poste prendra effet au premier septembre.
Un changement d’ampleur pour l’ussellois, qui quitte un établissement de quatre classes et rejoint une école primaire qui en accueille quinze. « Je ne ferai plus cours aux élèves, mais c’est une belle évolution. Je suis honoré d’avoir été nommé et je suis très motivé, déclare-t-il. »
Le nouveau directeur envisage cette première rentrée à la Jaloustre avec enthousiasme. Il tient à entretenir les relations entre l’école, les parents d’élèves, le personnel et la municipalité. « La cohésion, c’est le ciment de l’école, souligne son prédécesseur. » Nous lui souhaitons une bonne installation.
Claire Soulier