Les acteurs économiques retiennent leur souffle depuis près de trois mois et l’annonce de la dissolution. Le futur gouvernement reste à annoncer et cette attente commence à peser sur le secteur.
C’est en tout cas clairement le ressenti des patrons si l’on en croit le président du Medef 63, Claude Vincent, qui relève la principale conséquence de cet attentisme, le coup de frein sur les investissements : « Certains sont mis au placard ou au frigo, c’est selon… En ressortiront-ils?? Je ne sais pas. Cet arrêt des investissements se constate aussi dans des secteurs plus étonnants. Je pense à ce cabinet d’expertise comptable qui avait un projet immobilier lancé, le permis obtenu, et qui a tout arrêté. »
Le recrutement des cadres se maintient, pas l'intérimPour ce qui est du recrutement, Claude Vincent, par ailleurs dirigeant du cabinet RH Partners, actif sur l’agglomération clermontoise, souligne une tendance différente : « Dans nos régions, ce n’est pas bloqué, en tout cas sur les postes de cadres. On note quand même que l’intérim ralentit, ce qui n’est jamais bon signe. »Claude Vincent, président du Medef 63. Photo Richard Brunel
Pour ce qui est du dénouement politique attendu, le président du Medef espère à présent un déblocage rapide : « Qu’il n’y ait pas de ministres LFI dans le futur gouvernement, ça nous irait. Mais il serait temps de savoir à quelle sauce nous allons être mangés. Le propre d’un entrepreneur est de s’adapter, encore faut-il savoir à quoi. Or, on ne sait pas sur quel pied danser. »
PessimismePessimiste, Claude Vincent l’est sur la question des aides aux entreprises : « Quel que soit le gouvernement, nous pensons que la plupart des aides seront arrêtées ou freinées. Les impôts de production, par exemple, étaient supposés baisser. Nous n’y croyons plus trop. »
Patrice Campo