C’est en amont du match contre Montpellier, finalement remporté (31-24) par son club, que le président du Stade Aurillacois Christian Millette a accordé un entretien à La Montagne pour évoquer l’actualité du Stade et la saison à venir. Du budget au recrutement, en passant par les infrastructures et les ambitions ou l’avenir du club, en passant par l’avenir du staff, le dirigeant s’est voulu, comme à son habitude, à la fois prudent et optimiste.
Huit pages spécialesCet entretien est issu du supplément de début de saison paru dans notre édition du jeudi 29 août à retrouver en kiosques.
Au rang des préoccupations majeures du président figure l'affluence au stade, principal levier qu'il est possible d'actionner pour augmenter les recettes, dans un territoire "magnifique, mais exsangue économiquement".
Un budget en légère hausse et proche de 6 M€Le budget pour la saison actuelle a été établi à « près de 6 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 900.000 euros pour l’association ». Une légère hausse donc, qui intègre notamment une augmentation de la masse salariale, de l’ordre de 200.000 euros.
« L’an passé, j’avais baissé de 300.000, là, j’ai remis un peu de gaz. Mais on est au maximum. Il n’est pas impossible que l’an prochain, on soit obligé de baisser. Ça dépend de notre réussite à tous les niveaux », a posé le président, mettant en avant le fait que la saison passée a connu un frémissement sur l’affluence et a également été marquée par la présence de Brive en Pro D2, qui est « une bouffée d’oxygène », pour le club, en termes de billetterie et autres recettes.
Mais cette billetterie, qui représente autour de 300.000 euros de ressources, reste un apport modeste. Augmenter l’affluence reste donc un objectif. « Pour le prix des places, on ne peut pas faire moins », insiste le président.
Les infrastructures et Jean-AlricCentenaire et fatiguée, la pelouse de Jean-Alric est forcément un enjeu. Le président doit rencontrer prochainement Pierre Mathonier (président de la CABA) alors qu’une étude a été lancée pour juger de la possibilité de changer le terrain.
« C’est vrai qu’on a la problématique du terrain et c’est obligatoirement une priorité sinon, à plus ou moins long terme, nous pourrions perdre le label stade de la LNR. C’est un dossier qui est là. Est-ce qu’on pourra l’aborder ensemble avec le président de la CABA ? Est-ce qu’il pourra conduire le dossier avec les autres élus ? Il faut que chacun fasse sa part, tout comme il faut obtenir le soutien des autres collectivités : la région, le département », relève le président qui a aussi évoqué l’autre serpent de mer, celui du réceptif.
L'affluence à jean-Alric est encore et toujours un nejeu majeur pour le maintien du Stade Aurillacois en Pro D2. Photo Jeremie Fulleringer
Le réceptif, dossier complexe et coûteuxÀ ce sujet, Christian Millette avait rencontré l’entreprise GL Event. À ce jour, aucun projet n’est officiellement validé. « On a eu une discussion, mais ce sont là des projets à un million d’euros. Et il faut l’aval de la collectivité, tant sur l’accompagnement financier que sur la faisabilité au niveau du foncier. C’est un dossier compliqué. Malheureusement, on ne peut pas poser un chapiteau comme on le faisait avant. Je suis en train de réfléchir à ce qu’on peut faire au Nautic. La pelouse, on sera obligé d’y passer. Le reste aussi est important. En tout cas, ce sont des projets longs avec des investissements significatifs à faire. Et à mon âge… Mon objectif reste de conduire le club avec une gestion rigoureuse ».
Sa succession à la tête du clubLui-même a régulièrement déclaré qu’il était prêt à passer la main si des repreneurs sérieux avec la surface financière suffisante et un projet en adéquation avec la philosophie du club sur la formation se présentent. Et Christian Millette assure vouloir privilégier une « solution locale ».
« Mais ce n’est plus la même chose que quand je suis arrivé il y a 32 ans. Aujourd’hui, le club est une entreprise, avec 90 feuilles de paie à assurer. Peut-être que les gens ont le sentiment que nous sommes des dirigeants qui s’accrochent, mais il faut trouver quelqu’un qui amène les bons ingrédients avec la surface financière, les convictions et les compétences ».
L'avenir du staff aurillacoisEn fin de contrat à l’issue de la saison, le staff de Roméo Gontinéac va-t-il rempiler ? Le président ouvre clairement la porte à une prolongation. « On discutera dans la saison. Je reste fidèle à ma philosophie qui est de travailler dans la continuité. Le staff me donne satisfaction et j’ai toujours dit que tant qu’il n’y avait pas de clash avec le groupe, il n’y avait pas de raison de changer », note le dirigeant.
Un match amical contre une grosse écurie de Top 14. Pour le président cantalien ce type de manifestation est essentiel pour conforter l'attractivité du Stade.
Formation et objectif de qualificationMarqué par les départs d’Aucagne et Palmier, le club est dans son rôle quand il ne ferme pas la porte à ces transferts, note le président. « Bien sûr que j’aurais préféré les garder, mais c’est notre rôle de permettre à des joueurs qui brillent de voir plus haut. Et c’est le cas de tous les clubs de Pro D2, ceux qui pensent le contraire se trompent. Les meilleurs joueurs ont toujours vocation à évoluer au plus haut niveau. C’est la politique du club de faire venir des joueurs pour qu’ils brillent chez nous, en leur disant qu’on trouvera toujours les solutions pour leur permettre d’aller plus haut », insiste le dirigeant qui se veut confiant quant au recrutement effectué.
Sans surprise, Christian Millette réitère sa volonté de viser le top 6. « Si je le dis, c’est que je le crois. Ce n’est pas en disant autre chose qu’on va obtenir des résultats », pose le président.
Jean-Paul Cohade
Toujours joueur au Stade, Elijah Niko a été marqué par des affrontements avec la fédération samoane
Présent lors du premier match amical, mais légèrement blessé, Elijah Niko avait ensuite raté la suite de la préparation et n’était pas présent lors de la photo officielle. Pour autant, le centre ou ailier est toujours un joueur du Stade avec qui il est lié jusqu’en 2026. Comme évoqué dans nos colonnes la semaine dernière, cette absence est liée à des raisons « personnelles, d’ordre privé ». Le joueur était parti l’an passé en croisade contre sa Fédération, dénonçant des pratiques douteuses de la part des instances samoanes.
Il aurait alors très mal vécu sa non-sélection pour les Jeux Olympiques, une décision selon lui politique après ses prises de position envers le président de l’instance samoane et qui l’aurait marqué psychologiquement. Cet épisode serait à l’origine de son absence. Interrogé, le président aurillacois a confirmé que le joueur était en arrêt maladie, mais a assuré que le club l’accompagnait, suggérant que, sur le plan du suivi psychologique des joueurs, des choses pourraient être mises en place par des instances comme la LNR.