À19 ans, Allan Savattez a rempilé pour une deuxième saison à la surveillance de baignade au lac d’Aubusson. Un site géré par Thiers Dore et Montagne. Le nageur sauveteur revient sur son travail spécifique alors que la saison se termine.
Pouvez-vous vous présenter ?J’habite à Culhat et ai obtenu à 18 ans mon Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) puis entrepris une formation PSE1 de secours. Ils sont obligatoires pour devenir surveillant nageur sauveteur. Après un bac STMG, j’intègre à la rentrée un BTS Technico commercial agricole.
Pourquoi avoir choisi Aubusson ?C’est à 35 minutes de chez moi et je fréquente le site depuis que je suis tout petit.
Quel est votre rôle sur le site ?La surveillance sur la plage mais également sur le site alentour. On veille aussi à ce que chacun se respecte et on traite la bobologie comme les piqûres de guêpes. Nous sommes une équipe de trois surveillants et sommes constamment deux en poste. C’est une volonté de TDM. Nous avons un sac de secours à disposition comprenant notamment une bouteille à oxygène un défibrillateur ou du matériel de prise de constante.
Avez-vous eu des cas lourds à traiter cette saison ?Non. Quelques égratignures et un jeune qui s’est ouvert l’arcade. La surveillance est très encadrée. Nous anticipons au maximum pour qu’il n’y ait pas de difficulté par la suite. Par exemple, nous demandons à un adulte d’aller chercher un ballon qui s’éloigne dans l’eau pour qu’un enfant n’y aille pas. Pour cela, on n’hésite pas à descendre de notre poste pour se rapprocher vers l’eau.
Ne trouvez-vous pas un peu le temps long ? Comment restez-vous concentré ?Nous sommes deux sur les créneaux d’ouverture à la baignade. Si un de nous ressent un peu de fatigue, il peut aller se reposer quelques instants, derrière, dans le poste de secours.
À quoi s’exposent ceux qui nagent en dehors de la zone de baignade ?Il n’y a pas d’interdiction. Nous, dans les textes, nous avons l’obligation de « mettre l’ensemble des moyens en place pour leur venir en aide ».
Ce qui signifie ?Que nous ferons tout pour les aider mais qu’en cas de problème, il n’ y aura pas de défaut de surveillance. Ce ne sera pas de notre faute.
Comment expliquez-vous les problèmes de recrutement actuels ?Aujourd’hui, beaucoup de jeunes diplômés cherchent le bord de mer pour coupler travail et vacances. Il y a aussi le coût de la formation qui peut freiner lorsqu’on est jeune. Le BNSSA coûte environ 500 € et le PSE 1, 300 €. Il faut le renouveler tous les ans. Enfin, les nageurs sauveteurs ne sont pas forcément logés sur place. Au lac d’Aydat, il n’y a pas de logement par exemple. Ici, nous avons à disposition une maison.
Votre rémunération ?Les maîtres nageurs touchent entre 1.500 et 2.000 € nets par mois.
Propos recueillis par Yann Terrat