Un étang qui se perd dans les frondaisons, des prairies noyées de brume, en surplomb le donjon d’un château bordé de douves, il n’en faut pas davantage pour planter le décor d’un roman.Le château d’Étangsannes (XIIe siècle) n’en demeure pas moins un manoir marchois non seulement chargé d’histoire mais aussi d’énigmes que tentent d’élucider ses propriétaires Élisabeth et Thibault de Mesmay.
D’étranges illustrations déconcertantesOutre sa spectaculaire implantation, le mystère plane sur une petite pièce au plafond peint, ouverte sur la campagne que certains appelaient « La chambre d’amour ». Certes, si elle se situe très loin de Chiberta (côte Atlantique), des initiales entrecroisées, semblent s’opposer à une seule isolée, dans une débauche d’étranges illustrations toutes aussi déconcertantes que les énigmes d’un jeu de piste.
L’actuel propriétaire explique la genèse de cette création pour le moins surprenante. En 1590, la famille Montaignac aurait demandé à deux peintres italiens de réaliser une œuvre originale. Livre en main publié à Lyon en 1557 par Jean Tournes et le graveur Bernard Salomon, Thibault de Mesmay prouve que certaines scènes sont issues d’illustrations des « Métamorphoses d’Ovide » long poème mythologique rédigé en l’An 1 de notre ère.
Une maîtresse qui s’en serait allée ?Toutefois, pour d'autres sources d’inspiration, l’un des Montaignac aurait eu une maîtresse qui s’en serait allée. Ce qui expliquerait le dessin d’un serpent perçant un cœur situé au milieu de la chambre entre les initiales couplées et celle isolée. Ceci relève en partie d’hypothèses, mais une étudiante de l’Université de Limoges rédige un mémoire qui pourra sûrement éclairer davantage. Souterrain traversant douves et verger pour se perdre à ciel ouvert dans un pré surélevé, éventuelle motte féodale à proximité complètent le tableau d’Étangsannes, dont les visites se poursuivent chaque jour jusqu’à dimanche puis sur rendez-vous le week-end, à partir de septembre.Réservations conseillées au 06.81.94.46.43.