Un homme de 40 ans a été condamné ce mardi par le tribunal de Tulle à 9 mois ferme. Il s'est comporté "comme un sauvage". L’expression n’est pas des magistrats mais de l’intéressé lui-même à la vue des vidéos prises par les caméras des gendarmes. « Je ne me suis pas reconnu », dit-il penaud à la présidente du tribunal. Alcoolisé, ce Corrézien s’en était pris physiquement à son père car il n’a pas supporté (dans la maison familiale où il réside aussi provisoirement) la présence d’un de ses amis. Devant sa fureur, les parents appellent les gendarmes qui, à leur arrivée, reçoivent un chapelet d’insultes parmi les plus injurieuses du dictionnaire. Pire, il les menace de mort à plusieurs reprises et donne même à l’un d’entre eux un coup dans la jambe qui lui vaudra 7 jours d’ITT. Deux autres gendarmes, plus légèrement contusionnés dans leur tentative d’emmener le prévenu, se verront signifier 1 jour d’ITT.
Des réquisitions sévèresDans la voiture, en direction de la cellule de dégrisement, les gendarmes devront subir une heure durant ses insultes et même des crachats.Le tribunal note que le prévenu a un grave problème d’alcool. Ses 6 mentions au casier judiciaire en témoignent. Le procureur s’insurge : « La justice vous a tendu la main à plusieurs reprises, vos parents aussi, vos employeurs aussi ». Avant de rappeler qu’à quatre reprises, « on a assorti ses peines de sursis ». Il réclame 3 ans de prison dont 12 mois avec sursis, avec mandat de dépôt.
« C’est trop, et surtout c’est totalement inapproprié », plaide son avocate Me Villeneuve. Et les excuses et les regrets du prévenu ont paru sincères. Le tribunal a finalement condamné cet homme à 18 mois de prison assortis d’un sursis de 9 mois. Il effectuera sa peine sous bracelet électronique et pourra continuer à travailler pour payer les sommes dues à ses victimes, les trois gendarmes, au titre du préjudice moral. Arnaud Besnard
