Un homme de 41 ans a été condamné, ce mardi 27 août, par le tribunal de Montluçon à un an de prison ferme pour avoir conduit un véhicule, malgré l'annulation de son permis, sous l'empire de stupéfiants et sans assurance. Il avait également refusé d'obtempérer lorsqu'une patrouille de police avait voulu le contrôler.
Une course-poursuite avec les policiersLes faits ont eu lieu le 27 juillet à Montluçon. Ce jour-là, les policiers repèrent un véhicule suspect roulant à vive allure sur le parking d'une grande surface. Alors qu’ils tentent de le contrôler, celui-ci prend la fuite. Une course-poursuite s’engage.
Jusqu’à 100 km/h dans la cité des bords du Cher, le fuyard grille notamment un stop ainsi qu’un feu rouge, obligeant un autre véhicule à piler, passe à proximité de piétons traversant la route, prend un rond-point en contresens…
Une consommation de cocaïne et d'héroïneDans le box des prévenus, ce mardi 27 août, Stéphane Déborde, reconnaît les faits. En détention provisoire depuis un mois (il était jugé en comparution immédiate avec délai différé pour permettre au tribunal d’avoir les résultats d’une expertise toxicologique, NDLR.), il explique ne "pas avoir réfléchi" et avoir eu peur du contrôle alors qu’il roulait sous le coup d’une suspension de permis, sans assurance et en ayant consommé des stupéfiants.
"Vous allez finalement être bloqué par d’autres véhicules et vous allez frotter la voiture de police avant d’être finalement interpellé."
Les policiers trouvent alors de l’héroïne sur lui. Une analyse salivaire confirmera une consommation de cocaïne et d’héroïne.
"C’est du grand n’importe quoi. J’en ai conscience maintenant. Je regrette. Je n’ai blessé personne, c’est le plus important", constate le quadragénaire qui sera jugé, dans les prochains mois, pour d’autres délits routiers.
"Un homme perdu"Le procureur de la République note ainsi : "Il y a une répétition d’infractions depuis août 2023 (pour des conduites sous l’empire de stupéfiants et sans assurance, NDLR)". Avant de requérir vingt-quatre mois d’emprisonnement dont six avec sursis probatoire de deux ans, avec maintien en détention, 300 euros d’amende pour le défaut d’assurance, et une annulation de son permis de conduire avec interdiction d’en solliciter un autre pendant trois ans.
Des réquisitions qui, pour l’avocat de la défense Me Ayele, "manquent de modération". "C’est un homme perdu qui a sombré." Un homme qui, en quelques années, s’est séparé après une relation de vingt ans, a perdu son emploi, s’est retrouvé à la rue.
"C’est un engrenage et il est tombé dans l’héroïne. L'incarcération ne l'aidera pas. Il a besoin de soins."
Le tribunal est ainsi allé en deçà des réquisitions, en condamnant Stéphane Déborde à dix-huit mois d’emprisonnement dont six avec sursis probatoire de deux ans avec notamment l’obligation de se soigner et de travailler. Son permis de conduire est annulé et il ne pourra pas le repasser avant un an. Il écope d’une amende de 300 euros (défaut d’assurance) et est maintenu en détention.
Laura Morel
