Depuis mardi 13 août, une soixantaine d’enfants et adolescents occupent le domaine de Tatevin, sur la commune de Chanteuges. Ils campent, jouent, chantent… À première vue, il s’agit d’une banale colonie de vacances sur le bord de l’Allier.
Néanmoins, en s’approchant, un petit détail apparaît sur les habits de ces jeunes filles et garçons : un foulard, teinté de couleurs rougeâtres et brunes. C’est tout simplement le symbole du scoutisme depuis sa création au début du siècle dernier.
Frère Alain (à droite), qui s'occupe du domaine de Tatevin, avec Frederic Janin.
Ce n’est évidemment pas là l’unique différence avec les colonies de vacances. "La temporalité n’est pas la même, indique Frédéric Janin, le fondateur des Éclaireuses et éclaireurs de l’Étoile rousse. De notre côté, on s’inscrit sur le temps long. On peut alors prendre le temps de former ces jeunes."
Une autre façon d'éduquerC’est pour répondre à un manque dans l’éducation des enfants que Frédéric Janin a créé cette association voilà quatre ans, à Lyon. "En raison de plusieurs facteurs comme le dérèglement climatique, l’intelligence artificielle ou les conflits, je pense qu’il n’est plus possible de grandir comme avant, et les habituels groupes sociaux comme la famille et l’école sont démunis. Je veux donc apporter un complément", affirme l’homme d’une cinquantaine d’années, nommé "Puma" sur le camp.
Dans la lignée du mouvement scout, son association repose sur trois piliers : autonomie, solidarité et responsabilité. Ainsi, sous le regard de chefs plus âgés, les enfants sont amenés, dès 8 ans, à faire la cuisine, à nettoyer la vaisselle ou encore à laver les toilettes.
"C’est de la coéducation. Nous leur donnons des clés pour apprendre, mais les enfants aussi nous instruisent, comme ils viennent de divers horizons."
C’est en sens qu’il a décidé de faire de l’Étoile rousse, une association laïque, membre de la Fédération des éclaireuses et éclaireurs (FEE). Effectivement, le scoutisme n’est pas nécessairement lié à une confession en particulier. Il existe des associations catholiques, protestantes ou encore musulmanes.
Dans la pure tradition, les éclaireurs et éclaireuses construisent leurs camps à partir de rien.Comme l’Étoile rousse est laïque, les enfants de la tranche d’âge 12-16 ans ne s’appellent pas des scouts (ou des guides, pour les filles), mais des éclaireurs et éclaireuses. Ce jeudi 22 août, ils préparaient leur grand jeu, sous la forme d’une bataille dont le thème est Star Wars.
Deux camps séparésSous la direction de leur chef "Aracari", qui est le nom d’une espèce de toucan, les adolescents divisés en troupe de cinq ou six éléments fabriquent des sabres lasers à l’aide de bouts de bois, de mousses de couleurs rouges, bleus ou verts et de ficelles. "Il y a un système de crédits, explique Aracari, âgé de 23 ans. Selon les points gagnés sur les activités depuis le début du camp, les éclaireurs gagnent des crédits pour acheter des objets."
De l’autre côté du camp, l’ambiance est plus calme pour les louveteaux (8-12 ans). Il faut dire que la veille, ils se sont couchés bien tard, en raison d’une activité nocturne. Les enfants ont alors eu le droit de dormir un peu plus longtemps. Ce n’est ainsi qu’à 10 h 15, qu’ils commencent à manger après avoir chanté, comme le veut une autre tradition du scoutisme.
De l'autre côté du camp, les louveteaux (8-12 ans) s'amusent aussi a Tatevin.Dans quelques jours, il sera toutefois l’heure de rentrer à la maison et de reprendre un rythme de vie normal puisque le bivouac prend fin ce lundi 26 août. D’autres activités seront quand même organisées tout au long des prochains mois, en attendant le prochain camp d’été.
