Saint-Genès-Champanelle. Le souvenir d'un acte de résistance se dévoile sur la commune..
Il y a 80 ans, en 1944, deux jeunes hommes, dont Raymond Pattaro, alors âgé de 17 ans, originaire de Beaumont, ont fait preuve de bravoure sur les chemins champanellois.
Oser transporter, dans les sacoches d’un vélo, de la poudre de dynamite, entre les carrières de Manson et de Fontfreyde, sans se faire repérer, quel courage ! Cette poudre devait ensuite être stockée dans un local à Beaumont.
Payer de sa vie pour ramener la paixIl y avait aussi la diffusion de tracts, à Clermont, Beaumont et les villages environnants. Sans doute qu’à cet âge, on ne pense qu’à partager la fougue « le droit, la liberté et la patrie » avec d’autres camarades résistants, et non aux difficultés liées à l’occupation allemande.
Les carriers champanellois connaissaient l’usage de cette dynamite, qui était destinée à freiner les avancées, à barrer la route aux ennemis, à détruire des ponts et autres moyens de communication, à stopper les convois des trains de prisonniers pour les camps de concentration à l’entrée desquels était souvent spécifié : « Vous entrez par la porte, vous sortez par la cheminée ».
Pour ne pas oublier, Raymond Pattaro avait fait appel, avant son décès survenu en juillet dernier à 97 ans, à deux artistes, Robert De Rosa de Ponteix, commune d’Aydat, et Alain Dumas, de Manson, leur demandant de composer à deux mains, une plaque commémorative marquant cette période de résistance en souvenir de ses camarades, dont beaucoup sont morts en déportation, ou sous les interrogatoires agressifs de l’ennemi.
Cette plaque transmettra la mémoire de ces événements sombres et montrera aux générations futures combien la population a payé de sa vie pour ramener la paix.
Très engagé dans l’Union nationale des associations de déportés et internés de la résistance et familles (Ubadif), Raymond Pattaro a contacté ces artistes pour perpétuer le message de transmission souhaité par lui et ses compagnons de la résistance.
Sur un beau panneau en noyer de quarante ans d’âge travaillé par Alain Dumas, apparaissent les deux cyclistes, Jean Moulin et De Gaule, et en émail sur lave une évocation des camps de concentration réalisée par Robert de Rosa.
histoire
Réfugié à Ponteix. Raymond Pattaro, arrêté, puis libéré et recherché ultérieurement, s’était réfugié, après avoir été repéré par la Gestapo, dans le village de Ponteix. Il a résidé dans ce village, où il a rencontré son épouse, et on lui doit la rénovation intérieure de l’église. Robert de Rosa, de Ponteix, et Alain Dumas, de Manson, sont les mieux à même de transmettre cette mémoire..