Le patron sportif de l’ASM Clermont croit en Régis Montagne et n’hésite pas à le dire. Il faut reconnaître que nul ne peut réellement contester le niveau d’expertise de Christophe Urios quand il pose un œil sur un joueur de première ligne.
C’est un peu comme il y a 20 ans, quand Olivier Saisset, venu au chevet de l’ASM à l’automne 2004, avait tâté les biscotos d’un certain Dato Zirakashvili lors d’une réunion d’embauche et avait lâché en suivant au directeur général et manager de l’époque (Jacques Pineau et Jean-Marc Lhermet) : « C’est bon, vous pouvez le signer, c’est de la bonne graine ».
Vendredi soir, après le match à Nevers (remporté 52-21 par l'ASM), le manager actuel clermontois nous a raconté ses premiers échanges avec le pilier grenoblois au moment de le recruter. « Quand je l’ai contacté, en fin d’année dernière, j’ai trouvé un mec qui avait les idées claires. À Grenoble, il avait fait le tour, il en avait assez et voulait voir autre chose. Il voulait rentrer dans un club structuré qui lui permette d’aller vers le plus haut niveau. C’est marrant, parce que je lui ai alors dit que s’il venait à Clermont, dans deux ans, il serait en équipe de France. Il y a été cet été, il a gagné du temps », souriait l’œil malicieux Christophe Urios.
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Régis Montagne n’a pas encore été capé en Bleu, mais il a été du voyage estival en Argentine avec la sélection de Fabien Galthié. Il a rejoint la délégation après le premier test, en renfort, au cas où. Enfiler le maillot tricolore sera une autre étape, mais le droitier a déjà un vécu d’international, des moins de 16 aux moins de 20 ans.
Vendredi, lors de la première rencontre de préparation de son nouveau club, au Pré Fleury, le pilier qui n’a joué qu’au FC Grenoble, a semblé très à l’aise. Dans les phases ordonnées, en défense comme dans le jeu, où il s’est offert une petite sucrerie avec un joli ballon porté dans la défense nivernaise.
À l’heure du débriefing de cette première sortie, Régis Montagne n’a pas caché sa satisfaction globale depuis son arrivée en Auvergne. « Quitter Grenoble pour la première fois était un peu dur. Quand tu as tes repères dans un club depuis 14 ans, c’est un changement un peu compliqué. Mais j’ai réussi à bien m’intégrer à Clermont et à l’ASM. Surtout, l’équipe m’a bien accueilli, je me suis senti bien directement ».
« Il faut toujours travailler. Que tu arrives de Pro D2 ou de Top 14, c’est pareil »Christophe Urios définit la personnalité de son nouveau joueur. « C’est un garçon facile à gérer, un super mec qui est parfaitement bien dans sa vie et qui se sent bien dans le groupe. C’est quelqu’un de gentil. Attention, ce n’est pas un « flanc Mireille », quand je dis gentil, c’est qu’il est capable de s’adapter facilement. Il y a des mecs, il leur faut du temps, Régis, il est déjà très à l’aise. J’ai l’impression qu’il est là depuis cinq ans ».
Sur la pelouse de Nevers, le jeune Montagne n’a pas déçu malgré le supplément de pression qu’engendre toujours une première. « Comme tous les nouveaux, on sait que l’on est attendu un peu au tournant. C’était important pour moi de répondre présent ».
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Passée cette première impression, l’intéressé n’a pas manqué de recadrer son discours, rappelant, en somme, qu’il n’en était qu’au pied de la… montagne. « Il me faut travailler. De toute façon, il faut toujours travailler, car je pense que si tu arrêtes, tu perds tous tes moyens et tes atouts. Ce n’est pas parce qu’on a certains points forts ou certains points faibles qu’il faut moins bosser. Donc bien sûr qu’il faut travailler. J’arrive de Pro D2, mais si je venais de Top 14, ce serait pareil ».
Quel avenir pour ce jeune pilier ? Le temps le dira. Ses premières sorties officielles et sa découverte du rugueux et exigeant Top 14 seront des premiers indicateurs.
Le manager Urios évoquait l’équipe de France le concernant, mais la « bonne graine » doit éclore. Voit-il en Régis Montagne une potentielle future grande référence ? « Déjà, qu’il s’adapte chez nous et qu’il s’adapte au Top 14. Après, on verra… »
Christophe Buron
