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En Creuse, l'agriculture peut veiller sur ces petits ruisseaux et sauver les grandes rivières

« Avant, ici, c’était de la boue. C’était l’anarchie », sourit Elsa Auvillain-Noblin. Le ruisseau de Lavaud qui traverse ces deux prés coulait tant bien que mal, malmené par le piétinement des vaches qui le traversaient pour rejoindre l’autre partie de la parcelle. « Ce n’était pas dans les clous. Pour l’abreuvement, on bidouillait, on essayait de faire des trucs mais ce n’était pas top non plus, on ne savait pas trop comment s’y prendre pour améliorer les choses », se souvient l’agricultrice. @Julie Ho Hoa

Désormais, le cours d’eau dispose de quatre gués qui remplacent « les passages sauvages » pour que le troupeau puisse le franchir sans désagréger son lit. Une mise en défens électrifiée protège 2.000 mètres de berges du piétinement et un abreuvoir solaire excentré permet aux bêtes de boire une eau propre sans descendre au cours d'eau. Des aménagements que l’agricultrice n’a pas menés seule mais qui ont été permis par le Contrat territorial (1) bassin versant Petite Creuse.Un abreuvoir solaire, excentré sur une parcelle, permet aux animaux de boire sans aller jusqu'au cours d'eau @Julie Ho Hoa

Une ambition : améliorer l'état écologique des milieux aquatiques

Cet outil développé par les Agences de l’eau (Loire-Bretagne et Ardour-Garonne pour la Creuse), vise un objectif ambitieux qui bénéficie au plus grand nombre : l’amélioration de l’état écologique des milieux aquatiques, aussi bien en termes de qualité que de quantité de la ressource en eau sur un bassin versant.

« Il y avait ici mais aussi plus haut, une grande zone stagnante et très colmatée par des sédiments », se rappelle Julien Lemesle, technicien coordinateur de rivière du SMBVPC, le syndicat mixte du bassin versant de la Petite Creuse, l’un des maîtres d’œuvre du Contrat territorial avec le Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine et la Chambre d’agriculture de la Creuse.

« La continuité des sédiments, c’est quelque chose de naturel, rappelle-t-il. Ce qui peut provoquer un colmatage par surplus, c’est une activité humaine, qu’elle soit agricole comme ici, industrielle, routière, etc. »Julien Lemesle, technicien coordinateur de rivière du Syndicat mixte du bassin de la Petite Creuse @Julie Ho Hoa

Sur le ruisseau de Lavaud, le passage du troupeau avait provoqué « plusieurs encoches d’érosion » des berges, précipitant terre et sédiments dans le lit du cours d’eau. « L’objectif premier a été de sélectionner les zones de rotation des animaux et des passages, on a mis en défens le reste ensuite et enfin, on a restauré la végétation, de manière assez soft, en replantant quelques haies pour éviter le passage et maintenir les berges», détaille Julien Lemesle.

« On a recréé une dynamique du cours d’eau, on a un fond qui est maintenant beaucoup plus diversifié et on a toujours un courant qui permet d’oxygéner l’eau et de limiter la stagnation des sédiments. »

Les aménagements permettent d’éviter les dommages provoquées par les troupeaux en bordure de cours d’eau @Julie Ho Hoa

Des aménagements qui semblent restreints mais dont les effets sont bien plus larges qu’il n’y paraît. « Ici, on est en tête de bassin, on est vraiment sur du chevelu, c’est là que tout commence et c’est là où on peut avoir une influence assez rapide, si on protège le milieu par des aménagements », confie Julien Lemesle. 

Aux abords de cours d’eau, notamment en tête de bassin versant, la présence de troupeaux peut causer des dommages à l’effet domino. Forcément, en piétinant, les troupeaux vont dégrader les berges et provoquer l’élargissement du cours d’eau. « Et si on élargit le cours d’eau, on affine la lame d’eau. Et si on affine la lame d’eau, on réchauffe l’eau. Le facteur thermique est un facteur important de dégradation des cours d’eau », pointe Julien Lemesle. À ce réchauffement s’ajoute le colmatage par les sédiments, issus des berges, qui vont s’accumuler dans l’eau. « Le colmatage, c’est une uniformisation du fond du cours d’eau, ce qui fait qu’on va avoir une biodiversité bien moindre dans le milieu et donc forcément, une qualité d’eau qui va être moins bonne. »

Si les bénéfices sont directs pour Elsa Auvillain-Noblin, ils ruissellent aussi jusqu’à ses voisins agriculteurs. « Ce Contrat territorial n’a rien d’obligatoire, mais il est clair que les efforts que fait Elsa bénéficient à l’agriculteur qui est en aval, qui a des vaches qui peuvent boire de l’eau de bonne qualité. On essaie de faire comprendre aux gens que cette solidarité de l’amont vers l’aval elle doit exister aussi au niveau des bassins de population mais elle existe aussi entre agriculteurs ou agricultrices », explique Julien Jemin, chargé de mission Animations territoriales CTMA Creuse Aval-Petite Creuse-Hautes Vallées du Cher, qui intervient également dans le cadre de ce Contrat territorial.Julien Lemesle, technicien coordinateur de rivière du SMBVPC et Julien Jemin, Chargé de mission animations territoriales du CT Creuse aval au Conservatoire d'espaces naturels @Julie Ho Hoa

L’intérêt est de travailler à l’échelle hydrographique, sur le cours d’eau principal bien sûr mais aussi sur ses affluents, les éventuelles zones humides et mares, « tout ce qui va constituer un apport d’eau, et donc tout ce qui risque d’apporter une dégradation », explique Julien Lemesle. 

Des bénéfices inestimables de l'amont vers l'aval

En toute tête de bassin-versant, le ruisseau de Lavaud commence sa course à travers l’exploitation des Châtaigniers et la poursuit sur d’autres parcelles agricoles. « On a rencontré chaque exploitant concerné en aval. L’objectif, c’est d’arriver à en convaincre un maximum de travailler avec nous », souligne le technicien coordinateur du Syndicat. Bruno Deschatres, éleveur bovin sur Méasnes, est de ceux-là. L’été dernier, il a bénéficié d’une mise en défens des berges du ruisseau de Lavaud sur son exploitation, comme sa voisine. @Julie Ho Hoa

« Avant, il y a une partie où je mettais des clôtures volantes mais les vaches passaient partout », explique-t-il. Désormais, elles ont des endroits balisés où boire au ruisseau. « Il faut être honnête, on ne l’aurait pas fait » si l’opération n’avait pas été prise en charge, souligne l'éleveur. Les exploitants n’ont « rien à débourser ».

« On s’engage à financer les aménagements, dont ils deviennent propriétaires via une convention mais eux s’engagent à maintenir l’aménagement fonctionnel en place et à l'entretenir »

Bruno  Deschatres s’est aussi laissé convaincre par l’esprit de concertation et de compromis. « Les gens ont adhéré au fur et à mesure du projet parce qu’ils ont vu qu’il n’y avait aucune obligation. En se basant sur les conseils, chacun est libre de choisir les emplacements qu’il souhaite protéger. Ils n’imposent pas des choses qui ne sont pas réalisables », apprécie l'éleveur.  @Julie Ho Hoa

« Il faut absolument que l’aménagement soit fonctionnel », rebondit Julien Lemesle car l’objectif n’est pas d’alourdir le travail de l’agriculteur. « On ne va pas mettre une clôture là où on sait qu’elle ne pourra pas être entretenue ou que ça va demander trop de temps derrière à l’exploitant pour l’entretenir. On préfère ne pas mettre l’aménagement plutôt que d’en mettre absolument un qui va finir dans l’herbe ou ne sera pas fonctionnel.»

« Il faut qu’on arrive à protéger le cours d’eau tout en maintenant l’activité agricole, que les aménagements soient intégrés dans le travail au quotidien. Et si on peut améliorer les choses, on le fait. » 

Tout est affaire de choix, de compromis mais aussi d’adaptation aux exigences de l’agriculteur et du terrain. Sur ce ruisseau, « on a un des meilleurs taux de réponse, ça a bien fonctionné. Sur d’autres secteurs c’est des fois plus compliqué à gérer », relève le technicien coordinateur. Parmi les freins qui grippent parfois la machine, la peur des contraintes que peuvent générer ces aménagements, notamment leur entretien. @Julie Ho Hoa

« Aujourd’hui, c’est le principal frein qu’on peut avoir. Ce n’est même pas le travail en tant que tel, parce que la plupart des exploitants sont équipés, mais c’est le temps d’entretien, parce qu’ils n’en ont pas », relève le technicien.

Un travail en concertation avec le monde agricole

Pour parvenir à créer des aménagements pertinents, efficients et pérennes, agriculteurs, techniciens et partenaires doivent travailler ensemble. « Quand on vous met 2 km de clôture, il faut le gérer avec la pousse de l’herbe, les éléments climatiques, un arbre qui tombe, des choses comme ça… C’est pour ça qu’il faut que ça soit concerté pour comprendre les contraintes et trouver des solutions. Le principe de concertation, c’est vraiment un principe fondamental sur le contrat territorial», insiste Julien Lemesle. @Julie Ho Hoa

« Ici, on a travaillé sur l’ensemble de l’exploitation avec Elsa en prenant en compte les endroits où les animaux s’abreuvent, où ils traversent, pour rester sur leurs habitudes. C’est vraiment important d’avoir cette concertation sur le fonctionnement d’une exploitation. On se nourrit de ses “besoins” et derrière on essaie d’adapter les différents aménagements »

Les maîtres d’ouvrage interviennent quasiment à la carte, « à chaque problématique qu’on rencontre, on va essayer de trouver une solution adaptée à la situation ». Sur le secteur recoupé par le CT de la Petite Creuse, « on a très, très peu de zones blanches », se réjouit Julien Lemesle. Celles qui demeurent « n’ont pas besoin d’être traitées parce qu’il n’y a pas de dégradation avérée ou de pression spécifique ». Elsa Auvillain, agricultrice du Gaec des Châtaigniers à Méasnes a travaillé en concertation avec Julien Lemesle, technicien coordinateur de rivière du SMBVPC, le Cen et la Chambre d'agriculture @Julie Ho Hoa

Elsa Auvillain-Noblin est aujourd’hui ravie de ce partenariat avec le Syndicat mixte, le CEN et la Chambre d’agriculture.

« Peut-être qu’on n’aurait pas fait ça si on avait été tout seuls. Je savais qu’il y avait des obligations mais je ne savais pas qu’il y avait des outils pour m’aider et des gens qui sont là pour nous épauler, nous conseiller, nous accompagner. Des projets comme ça, financés en plus, c’est vachement judicieux, ça permet de mettre en valeur ces projets autour de l’eau et d’encourager les paysans à travailler là-dessus.  »

Un accompagnement qui ne s’évapore pas une fois les aménagements réalisés. « On ne nous laisse pas du tout tomber après. On a des référents à qui demander conseil, qui peuvent nous aider à rectifier des choses si on ne sait pas faire », ajoute Elsa Auvillain-Noblin. @Julie Ho Hoa

« On continue à accompagner les exploitants avec qui on travaille. Si on se rend compte qu’un aménagement ne fonctionne pas, ou qu’il faut le refaire, le modifier, on revient », explique Julien Lemesle.

Ce travail de concert, c’est le secret de la réussite d’un Contrat territorial. D’autant qu’au-delà du déploiement d’un outil, ils donnent lieu à « de belles rencontres », sourit Elsa Auvillain-Noblin. « Il y a une émulation, on discute et plein de choses découlent de ces projets. Ce sont des gens passionnés au contact de qui on apprend beaucoup de choses. » @Julie Ho Hoa

L’agricultrice va ainsi travailler avec Julien Lemesle sur une autre partie de son exploitation, sur le même aménagement de gué et d’abreuvoirs. Avec le Conservatoire d’espaces naturels, l’agricultrice va nouer un partenariat pour disposer de terrains qu’il a acquis, remettre en état une mare et bénéficier de conseils sur une parcelle humide qu’elle souhaiterait « soit mettre à disposition du Cen, soit entretenir en partenariat ».

L'eau, un bien commun à préserver dès la source

Sur le Gaec des Châtaigniers, on est sensible à la préservation de l’environnement et de ses ressources. « Mes parents ont beaucoup travaillé avec des associations environnementales, ils faisaient des sorties nature sur l’exploitation. On a été un peu baignés dedans », explique Elsa Auvillain-Noblin. Alors préserver la ressource en eau, travailler autrement, c’est une démarche qu’elle a engagée depuis longtemps. Une démarche « utile pour tout le monde », défend l’agricultrice qui participe notamment au Comité eau de la Creuse.@Julie Ho Hoa

« L’eau, c’est un bien commun. En tant qu’agriculteur, on a un grand rôle à jouer, c’est un gros devoir. Beaucoup de gens voudraient faire des choses, et finalement, le monde agricole a concrètement ce qu’il faut pour agir. On est obligé d’agir. La nature, l’environnement, c’est notre outil de travail. C’est quelque chose qui ne nous appartient pas non plus donc on se doit d’en prendre soin. On se doit de préserver notre outil de travail. Là, c’est juste un exemple. » 

Un contrat territorial exemplaire en Limousin

Le Syndicat mixte du bassin versant de la Petite Creuse est l’un des maîtres d’œuvre du Contrat territorial localement. Une entité entièrement dévolue à la problématique de la ressource en eau. Les sécheresses successives et récurrentes des dernières années ont remis la problématique de l’eau au centre des préoccupations environnementales mais aussi économiques et sanitaires.@Julie Ho Hoa

« On essaie vraiment de mettre l’accent non seulement sur la quantité, mais aussi sur la qualité », explique Isabelle Humbert, maire de Jalesches et vice-présidente du SMBVPC.

« On a l’impression que ces actions ce sont de petites choses mais tout cela cumulé fait qu’on se retrouve avec de l’eau qui arrive en bon état et en quantité suffisante dans d’autres petits affluents, puis ensuite dans la Petite Creuse. »

Pour agir, le Syndicat mixte du bassin versant de la Petite Creuse travaille en co-maîtrise d’ouvrage avec le Conservatoire d’espaces naturels, la Chambre d’agriculture (tous deux également maîtres d’œuvre), le CPIE et le Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin. Il s’entoure également de plusieurs partenaires techniques et financiers (2). « À nous d’arriver à articuler et à coordonner l’ensemble des partenaires qui vont intervenir », explique Julien Lemesle qui est l’un des deux techniciens de terrain.Les techniciens rivière du Syndicat : Julien Lemesle et Yannick Ghesquière.  

En Creuse, « tous les bassins versants, que ce soit le Cher, la Voueize, la Tarde, la Sédelle, la Brézentine, la Vienne, la Gartempe, sont concernés par des contrats, donc disposent des mêmes outils animés par d’autres syndicats ou d’autres structures gémapiennes », détaille Julien Jemin, chargé d'animations territoriales CTMA Creuse aval-Petite Creuse-Hautes vallées du Cher au Conservatoire d'espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine. « Ça peut être des collectivités, avec souvent le même noyau dur, c’est-à-dire un syndicat ou une collectivité qui va s’occuper de la coordination, puis la Chambre d’agriculture, le CPIE ou le Conservatoire d’espaces naturels qui vont travailler conjointement sur le déploiement des outils. »@Julie Ho Hoa

Les actions sont, elles, financées majoritairement par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne puis la Région et le Département. « Sur une zone prioritaire, c’est 50 % de financement de l’Agence de l’eau, 20 % de la Région, 10 % du Département et 20 % à la charge du syndicat », détaille Julien Lemesle. Syndicat financé le plus souvent par la taxe Gemapi (3) prélevée par les Com-com qui recoupent le bassin versant : ici les Com-com de Creuse Confluence, Marche et Combraille en Aquitaine, Portes de la Creuse en Marche et du Pays dunois.

« On couvre la quasi-totalité du bassin versant de la Petite Creuse », explique Julien Lemesle, une pertinence géographique à laquelle s’ajoutent une très bonne réactivité et des moyens substantiels (200.000 euros de travaux possibles sur l’année) qui font de ce Contrat territorial l’un des plus efficaces et exemplaires du Limousin.

« Tout se joue sur les têtes de bassins versants »

À l’échelle d’un bassin versant, la mise en œuvre de ces actions se heurte parfois aux limites administratives des départements, voire des collectivités. « On peut avoir des difficultés à travailler, à aller discuter sur un autre département, confie Julien Lemesle. Aujourd’hui, on a le problème qui se pose ici. J’ai 150 mètres de cours d’eau où je n’ai pas pu travailler parce qu’ils sont du côté d’une Com-com qui ne veut pas adhérer au Syndicat. » Pourtant, le transfert de compétence ne coûterait que 500 à 600 euros par an à la Com-com de la Marche berrichonne, « mais pour l’instant, ce n’est pas leur volonté », regrette Julien Lemesle. « On a le même problème sur d’autres Com-com périphériques… » @Julie Ho Hoa

Le Contrat territorial bassin versant de la Petite Creuse met donc les bouchées doubles sur les petits ruisseaux comme celui de Lavaud, pour éviter les effets négatifs en cascade plus en aval.

« On peut se dire que sur un petit ruisseau comme ça, ce n’est pas grave, alors que tout se joue aujourd’hui sur les têtes de bassins versants, sur tout ce qui va être zone de source et d’approvisionnement en eau. Sources, chevelu, zones humides. Si on ne commence pas par là, on pourra faire ce que l’on veut sur l’aval, ça ne fonctionnera pas. »

D’autant que ce bassin versant est l’un des plus sensibles aux sécheresses en Creuse, souvent l’un des premiers à expérimenter l’assec. L’enjeu est donc de taille car le département n’a pas le luxe de réserves souterraines du fait de son sol granitique. « Tant qu’il pleut régulièrement, comme cette année, tout va bien. Dès que ça s’arrête, on va avoir une chute rapide des débits avec des assecs très rapides, rappelle Julien Lemesle. Et moins il y a d’eau, plus elle se dégrade vite. D’où l’enjeu de protéger le peu que l’on a. » 

(1) Anciennement appelés Contrat territoriaux milieux aquatiques.

(2) L’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département de la Creuse, le Syndicat mixte Confluence Evaux, l’EPTB Vienne, Limousin nature environnement ou encore la Fédération départementale de pêche. (3) Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations.

Texte & photos : Julie Ho Hoa julie.hohoa@centrefrance.com

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