« À Aurillac, cela s’est très très bien passé ». Lorsqu’il évoque son passage dans le Cantal, Henzo Kiteau a des étoiles dans la voix. Et pour cause.
Prêté par l’ASM au Stade Aurillacois pour la saison 2022-2023, le natif de Nouméa n’a fait pas moins de 21 feuilles de match en Pro D2 avec les « rouge et bleu ».
Quand l’ASM a décidé de le rapatrier, la saison passée, et lui faire signer son premier contrat professionnel de 2 ans, celui qui fêtera ses 23 ans le 11 novembre, espérait bien enchaîner les matches. Il n’en a rien été. Il ne fera que six apparitions, quatre en Top 14 et 2 en Challenge Cup.
« Du coup, j’ai décidé de casser mon contrat », pose le pilier droit qui n’oublie pas ce qu’il doit à l’ASM. C’est Clermont qui lui a donné sa chance, il y a 6 ans.
« J’y suis arrivé le 15 janvier 2018, pour jouer en Crabos. C’est la première fois que je venais en métropole. Il faisait froid, mais c’était pour jouer au rugby, cela n’avait aucune importance. Je me suis vite acclimaté », poursuit le gaillard de 1,90 m pour 131 kg qui est venu à ce sport à l’âge de 7 ans, sur son île, d’abord au JSL Normandie puis à l’URC Dumbéa.Il a engrangé de l'expérience lors de son passage à Aurillac avec 21 feuilles de match.
Après ses deux années Crabos, il a suivi le cursus normal en intégrant l’équipe Espoir de l’ASM. « J’ai commencé à m’entraîner avec les pros et le Covid est arrivé. Tout s’est arrêté. Après le confinement, j’ai attaqué ma deuxième année Espoirs à Clermont. »
En équipe de France U 20 lors du VI Nations 2021Ses performances lui valent d’être appelé en stage avec l’équipe de France U20. « Cette année-là, il n’y a pas eu de Coupe du monde, seulement le VI Nations U 20. J’ai fait trois feuilles de match », rappelle ce fils de rugbyman.
« Mon père est venu au rugby sur le tard, après avoir fait de l’athlétisme et plus précisément du lancer de disque. Sur ses vieux jours, il a fini en deuxième ligne. »
Contacté par Pierre-Henry Broncan, avec lequel « ça a matché tout de suite », Henzo Kiteau a choisi Brive pour se relancer, même s’il sait que la concurrence à son poste est bien présente avec Marcel Van der Merwe ou encore Vakthang Abdaladze.
« C’est clair qu’il y a du beau monde. J’ai beaucoup à apprendre. Ce dont je suis sûr, c’est qu’il y a plus de possibilités pour un jeune joueur comme moi de progresser à Brive qu’ailleurs. »
Brive où il n’est pas arrivé en territoire complètement inconnu. « J’ai retrouvé Nathan Fraissenon et Kevin Fabien, contre qui j’avais joué en Espoirs. J’ai aussi retrouvé mon pote Benjamin Boudou que je connaissais de Clermont ou Samuel Maximin que j’ai connu en équipe de France des moins de 20 ans. Cela fait plaisir de trouver des visages connus, cela donne des repères. »
Même s’il n’est Briviste que depuis quelques mois, c’est lui qui va désormais en donner des repères. La semaine dernière, un de ses cousins est arrivé en Corrèze pour rejoindre l’équipe Crabos du CAB. « Il va être à l’internat, il ne connaît personne. Mais je serai là. »
Pascal Goumy