Julian Alaphilippe infatigable attaquant, avant de jouer la carte Paul Magnier à la Bretagne Classic, à Plouay

Encore une fois, Marc Hirschi a eu le dernier mot face à Julian Alaphilippe, ce dimanche à Plouay. Le coureur suisse d'UAE Team Emirates, qui avait privé le Montluçonnais de la victoire à la Clasica San Sebastian, voilà quinze jours, au terme d'un sprint à deux, s'est de nouveau imposé, malgré les velléités offensives dans le final de son rival français.

Le puncheur helvète de 26 ans a trouvé l'ouverture en démarrant sèchement à trois kilomètres de l'arrivée puis en résistant au retour du peloton, au terme de 260 km de course (avec plus de 4.000 m de dénivelé positif).

Le récent vainqueur du Czech Tour et de la Clasica a finalement réussi à conserver quelques mètres d'avance sur une cinquantaine de coureurs lancés à ses trousses. Dont Julian Alaphilippe, qui s'est relevé dans la dernière ligne droite et n'a donc pas participé au sprint (il s'est classé 58e).

En revanche, son jeune coéquipier à la Soudal Paul Magnier (20 ans) a dominé cet emballage final devant le Danois Magnus Cort Nielsen (Uno X) et a dû se contenter de la 2e place, à une petite seconde d'Hirschi.

Frustant pour la Soudal et pour Alaphilippe, lequel n'a pas ménagé ses efforts dans la dernière partie de course pour tenter de s'échapper et renouer avec le succès. 

Le natif de Saint-Amand-Montrond n'a eu de cesse de dynamiter la course à partir des 30 derniers kilomètres. On l'a vu jouer les premiers rôles, avec notamment Valentin Madouas, récent vice-champion olympique et vainqueur l'an passé à Plouay avec le maillot de champion de France.

Alaphilippe a relancé à plusieurs reprises l'allure, à la poursuite de Romain Grégoire, parti seul en tête à 27 bornes de l'arrivée.

Le jeune Français de la Groupama-FDJ a finalement été rejoint mais cela n'a pas calmé l'ardeur du leader de la Soudal, qui a encore accéléré à environ 5 kilomètres du finish, peu après avoir perdu dans la bataille... ses lunettes de soleil !

Encore des efforts qui n'ont pas payé et le deuxième de la Clasica San Sebastian a préféré jeter l'éponge avant le sprint, sachant que la carte Paul Magnier pouvait s'avérer payante dans ce cas de figure.

Cela aurait pu fonctionner, effectivement. Il n'a manqué que quelques mètres au jeune sprinteur de la Soudal pour venger son leader. Mais c'est bien Hisrchi qui vit un magnifique été avec successivement une victoire étape plus le général au Czech Tour, puis ces deux succès consécutifs à la Clasica et en Bretagne.

Heureusement que le Bourbonnais de 32 ans avait dominé le Suisse au sprint pour s'offrir une victoire d'étape en Tchéquie, le 28 juillet dernier, parce que sinon le bilan serait tout à l'avantage d'Hirschi...

Raphaël Rochette