« Vous avez bien du courage ! », répète un agriculteur à la retraite aux jeunes installés dans les allées de la 55e édition du festival de l’élevage de Brive (Corrèze) qui ferme ses portes ce dimanche soir.
Parmi eux, Chloé, 19 ans, et Lucas, 21 ans, deux jeunes issus du milieu agricole, sont déterminés à reprendre les exploitations familiales. Leurs histoires, bien que différentes, illustrent les défis et les espoirs de cette nouvelle génération d’agriculteurs.
Une histoire de transmissionChloé, originaire du département voisin de la Haute-Vienne, a toujours su qu’elle voulait faire perdurer l’exploitation familiale. « Depuis toute petite, je voulais m’occuper des bêtes », raconte-t-elle fièrement, dans un grand sourire.
Aujourd’hui, elle travaille dans la ferme de son père, le GAEC de Vauzelle, à Saint-Pardoux-le-Lac, après avoir terminé le lycée agricole par une alternance. Avec l’aide et les conseils de son père, elle prend soin de quelque quatre-vingt-dix bovins et brebis. Petit à petit, elle prend ses marques et se forme au métier avant de devenir la prochaine propriétaire de l’exploitation.Ce projet de vie, Chloé en rêve depuis longtemps. « J’ai toujours su que je voulais reprendre la ferme un jour », insiste-t-elle.
Mais le chemin n’est sans embûches. Être une jeune femme dans un milieu largement masculin est un défi de taille. « Dans ma classe au lycée agricole, on était seulement cinq filles sur dix-huit élèves, confie-t-elle. On doit toujours prouver qu’on est capables. Beaucoup pensent qu’une fille ne peut pas tenir une ferme, que c’est un métier d’homme. »
Malgré ces obstacles, Chloé est plus déterminée que jamais à surmonter les préjugés. Elle sait qu’elle doit constamment faire ses preuves, mais sa passion pour les animaux et son désir de perpétuer l’exploitation familiale la motivent à aller de l’avant. « Je suis fière de ce que je fais, et je sais que je vais y arriver », affirme-t-elle avec confiance.
Accrochage des prix gagnés aux concours de vaches Limousines
Une vocation qui surpasse les défisLucas, quant à lui, a déjà repris l’exploitation familiale avec son père. Originaire d’Uzerche, en Corrèze, le jeune homme élève des vaches de race limousine, une passion familiale transmise depuis plusieurs générations. « Pour moi, c’est une vocation », lâche-t-il sans l’ombre d’un doute. Il a officiellement repris l’exploitation, il y a un an, une responsabilité qu’il porte avec sérieux, tout en étant soutenu par sa famille dans cette aventure.
Si Lucas est passionné par son métier, il n’en cache pas pour autant les difficultés. « Être jeune agriculteur, ce n’est pas facile tous les jours, reconnaît-il. Il y a beaucoup de travail, des défis financiers et des attentes de la part de la famille. » Toutefois, il participe à des concours agricoles, avec ses vaches limousines, et a pour objectif de se rendre bientôt au concours national de la race limousine, organisé à La Souterraine (Creuse), mi-septembre, avant de se préparer pour le Salon de l’agriculture de Paris. « C’est une fierté de représenter mon élevage, de montrer le fruit de notre travail », assure-t-il.
Pour beaucoup de jeunes de la région qui se lancent, l’agriculture reste une véritable vocation, souvent héritée de leurs parents et/ou grands-parents. Des histoires, comme celles de Lucas et de Chloé, témoignent d’une passion pour l’agriculture toujours bien présente. Les événements agricoles, à l’image du festival de l’élevage de Brive, permettent de les conforter dans leur choix. « C’est motivant, ça donne envie de continuer à se lever tôt ! », dit Lucas.L’agriculture en Limousin, et notamment en Corrèze continue de faire rêver. Mais aujourd’hui, ce rêve se nourrit autant de passion que de résilience face aux défis du secteur.
Esther Croze