Giat, Ennezat, Volvic ou encore Ménétrol, voilà les communes qui ont reçu le label "Villes et villages étoilés" par l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN) en 2017 et en 2019 dans le Puy-de-Dôme. Cette décoration vient récompenser leurs efforts dans la transition énergétique pour améliorer la qualité de la nuit. Le label est effectif pour une durée de cinq ans et renouvelable.
Il couronne les villes et les villages d’une à cinq étoiles décernées selon plusieurs critères évalués par expertise de l’ANPCEN dont la sécurité, la santé, la maîtrise des coûts économiques et énergétiques, la biodiversité ou encore les relations avec les citoyens.
Ce label est né en 2009 et concerne aujourd’hui 722 municipalités et groupements de communes. Une belle évolution qui encourage davantage de mairies, comme à Giat, à emboîter le pas, à l’heure où les économies d’énergie sont devenues un enjeu social et environnemental, car l’éclairage public coûte deux milliards d’euros de dépense publique chaque année.
L’enjeu des économies de l’éclairage publicGiat a été couronné de trois étoiles en 2017. Ce label est "une reconnaissance mais pas une subvention", précise le maire, Didier Senegas-Rouvière. Malgré tout, il souhaite renouveler l’expérience étoilée d’ici 2027, le temps de renouveler l’éclairage communal car pour financer cette transition, les villages du Département s’en remettent au syndicat Territoire d’Énergie.Localement, il est le plus important support pour les municipalités et les collectivités en pleine modernisation de l’éclairage public.
À Giat, le projet est d’optimiser l’éclairage LED : "C’est un programme en trois tranches entre 2025, 2026 et 2027, soit 25.000 € par an sur trois ans, pour 400 lampadaires." Sur ces 400 lampadaires, Territoire d’Énergie prend à sa charge 180 spots. À l’échelle nationale, le changement d’un parc d’éclairage public s’élève à neuf milliards d’euros, selon l’ANPCEN.
Alors, face aux coûts et dans une démarche d’amélioration de la qualité de la nuit, les communes sont incitées à faire des économies. De plus en plus, elles s’essaient à l’extinction totale des feux la nuit.
Réduire les effets néfastes de la pollution lumineuseCela a de nombreux avantages : "C’est une source d’économie et c’est aussi bon pour la planète", poursuit le maire giatois. Il confie même : "Depuis qu’on a éteint, j’ai le retour des chouettes et des hiboux dans mon jardin."C’est effectivement l’un des enjeux cruciaux de la lutte contre la pollution lumineuse, celui du retour de la biodiversité et surtout celui de la faune nocturne. Car l’éclairage nocturne constitue une source de danger pour la santé de certains animaux.
Illustration éclairage centre-ville la nuit. Photo Corentin Garault
C’est aussi un risque pour les êtres humains avec notamment des impacts sur la vision ou le sommeil comme le montre l’ANPCEN. En outre, l’association travaille avec des organismes comme la Ligue pour la protection des oiseaux pour protéger la faune nocturne. Cependant, malgré tous les efforts des communes dans la transition, les économies d’énergie ne sont pas toujours bien reçus par les administrés.
Sensibiliser les citoyens aux bénéfices de ces coupuresCertains citoyens semblent se plaindre pour des raisons de sécurité et de sureté. Le maire giatois se défend. "Après avoir fait un comptage, on a vu qu’il n’y avait personne dans les rues l’hiver, puis on a vu qu’il n’y avait pas non plus plus de cambriolage la nuit, la majorité sont commis de jour." Malgré tout, il se veut rassurant : "C’est à la mairie de faire de la pédagogie."
La sensibilisation est d’ailleurs au cœur du programme de l’ANPCEN car elle est essentielle pour apprendre aux néophytes les risques pour l’économie et la biodiversité de la surconsommation électrique nocturne. Les habitants doivent avoir accès à l’information pour être inclus et impliqués, avec d’autres acteurs, dans la transition écologique.
C’est donc aux élus de rassurer ceux qui craindraient la nuit noire. Cela porte ses fruits selon le maire de Giat qui observe un changement de comportement de ses administrés : "On est passé de quarante ans de profusion de la demande en éclairage public à un retournement et les gens ont compris."
Les municipalités souhaitant s’engager dans la transition énergétique, ou qui veulent être récompensées de leurs efforts par le label Villes et villages étoilés peuvent, d’ores et déjà, candidater en ligne jusqu’en décembre 2024,en remplissant le questionnaire de l’association sur le site de l'ANPCENet ainsi tenter de décrocher les étoiles !
Mathias Bernouin