Le 18 juin, Stéphanie Cadeau, âgée de 51 ans, mère de deux enfants, est percutée "violemment" par la trottinette du jeune joueur sur un trottoir dans le centre de Rennes.
Touchée à la tête en chutant, Mme Cadeau, productrice de festival et connue dans le milieu culturel rennais, décède six jours plus tard à l'hôpital.
La présidente du tribunal correctionnel, Marianne Gil, a suivi les réquisitions du procureur en condamnant le jeune footballeur à deux ans de prison avec sursis et en le déclarant entièrement responsable des faits.
"Vous avez ces deux ans de prison au-dessus de la tête pendant cinq ans", a souligné la présidente à l'adresse de l'attaquant et espoir du club rennais. Habillé d'un polo blanc et d'un pantalon noir, le jeune homme a exprimé ses regrets auprès de la famille.
"Je regrette d'avoir fait ce choix de prendre ce trottoir et d'avoir fait ce choix de la dépasser", explique-t-il. "Avec le recul, c'était un comportement dangereux et je me dis que tout ça aurait pu être évité. Cela a été un choc. Je repense à cette dame, à la vie qu'elle aurait pu avoir, et au fait que tout ça aurait pu être évité".
Le footballeur assure qu'il roulait "à une vitesse maximale de 25 km/h"Quelques instants avant l'impact, M. Lambourde qui circule avec un passager à l'arrière, "ce qui est illégal", explique avoir emprunté le trottoir pour rejoindre une piste cyclable car "la route était encombrée".
Après expertise, la magistrate souligne que la trottinette "était en parfait état et pouvait atteindre une vitesse de 47 km/h, alors que la limite autorisée est de 25 km." De son côté, le footballeur assure qu'il roulait "à une vitesse maximale de 25 km/h" avec cette trottinette qui n'était pas assurée.
C'est alors qu'il aperçoit la mère de famille de dos, à environ 15 mètres devant lui. "Lorsqu'on lui a demandé de se décaler, elle n’a pas réagi. J'ai alors pris la décision de la contourner par la droite. Mais au même instant, elle s'est déportée elle aussi vers la droite", explique-t-il.
Présente à l'audience, Lucie Cadeau, sœur de la victime, s'est adressée au prévenu à l’invitation de la présidente.
"On a très bien compris que tu étais une star montante du foot français. Mais ma sœur n’était pas n’importe qui. Elle élevait seule ses deux enfants et faisait travailler des centaines de personnes… Ma sœur n’avait pas à se pousser. C’était toi qui n’étais pas à ta place", a-t-elle déclaré d'une voix chevrotante.
Pour le représentant du ministère public, Hubert Lessafre, ce "jeune homme a tué mais ne l’a pas voulu. Mais tous ses actes ont conduit à ce décès."
"On a devant nous un garçon dont la vie ne sera plus comme avant et qui portera le poids de cette culpabilité toute sa vie", a plaidé Me Armando Frignati, l'avocat du joueur. "Il s’agit avant tout d’un accident. Oui il est responsable, oui il est coupable. Mais c’est un accident."
Avec AFP