À une montée près d’égaler son record ! Peut-être un brin de frustration pour Patrick Paya mais en aucun cas une déception pour le sexagénaire qui a pu courir aux côtés de 70 personnes lors des 24 heures du Défi Charly. « Je n’ai jamais vu autant de monde autour de moi », confiait-il.Ce challenge est né en 2020 pour rendre hommage à son père Charly, décédé en 2018 et grand sportif qui a participé aux premiers trails locaux, organisés à l’époque par l’association pour la découverte du Mézenc entre 1983 et 1989.Pour cette quatrième édition, Patrick Paya s’est ajouté une difficulté supplémentaire : 400 m à chaque ascension pour rejoindre l’autre sommet, ardéchois cette fois. Un clin d’œil à son père originaire du département voisin. Et pour avaler les presque 120 kilomètres et 5.200 mètres de dénivelé positif en cumulé, un peu de soutien n’est jamais de trop !Au bout du compte, la volonté de battre son record de 13 ascensions successives du Mézenc est presque devenue secondaire. L’Establain de naissance assure d’ailleurs « avoir pris plus de plaisir » à monter moins vite, mais en étant bien entouré.
« Ce qui était aussi plaisant, c’est l’écart générationnel. Je me suis retrouvé avec une petite fille de 9 ans qui est venue monter le Mézenc deux fois, puis avec un retraité de 84 ans. » Et les surprises ne se sont pas arrêtées là pour celui qui préside le club de course à pied d’Antibes (ASOA), sur la Côte d’Azur. Ses jeunes adhérents ont fait quatre heures de route et parcouru des centaines de kilomètres pour l’encourager. Une attention qui « lui fait chaud au cœur. » Sur la durée, très peu ont tenu. Au fur et à mesure que les heures passaient et que la nuit tombait, ils n’étaient plus que trois à soutenir Patrick Paya.
Les Alpes à l’horizonUne vingtaine de participants a gravé une nouvelle fois le Mézenc pour observer le lever du soleil et s’offrir un panorama de toute beauté.« On est arrivé à l’heure pour avoir une vue complètement dégagée sur la chaîne de montagne des Alpes », raconte Patrick Paya. Le temps de prendre quelques clichés et de repartir.À moins de deux heures de la fin du défi, le sportif ne se sentait pas de monter une douzième fois sur le toit de la Haute-Loire. Mais c’était sans compter sur le soutien du village. Les habitants « me disaient tous “tu ne vas pas terminer à onze et demi”. Et on a fait la 12e tous ensemble. »Et pour battre le record de 13 ascensions, ce n’est que partie remise. « Je connais mon corps. Je sais maintenant comment gérer mon effort pour aller jusqu’au bout. » Patrick Paya prend déjà date les 19 et 20 août 2025.
Alex Jehanno