Le bleu nuit sied tout à fait à Lili. « Je savais que ça rendrait bien sur son poil noir », plaisante sa maîtresse. Comme ses compagnons de l’association Handi’chiens, elle vient de recevoir une nouvelle cape sur laquelle est indiqué son futur rôle : « chien d’assistance ». À Aurillac (Cantal), la manufacture de parapluies Piganiol avait des airs de chenil ce mardi 20 août, une petite dizaine de chiens sont venus chercher leur nouvel attirail.
La clé de voûte de ce partenariat entre Piganiol et Handi’chiens, c’est Cédric Collin. Un conducteur de train qui s’est engagé pour devenir famille d’accueil. En formation à Kunheim, dans le Grand Est, il entend que l’association cherche un nouveau fournisseur pour les capes de ses chiens. « J’ai tout de suite dit que chez moi, il y avait l’usine Piganiol. » S’ensuivent alors de longs mois de test.
Déjà, il est arrivé devant moi avec cette histoire, j’ai pris peur, rigole Matthieu Piganiol.
Mais Cédric fait le tour des boutiques pour trouver le bon tissu, la bonne coupe, il dépoussière la machine à coudre, fait des prototypes. « Le tissu choisi est celui utilisé par l’armée, il a fallu apprendre à le travailler. » C’est alors qu’intervient l’atelier Toucan, dirigé par Pierre Cambriel. Sérigraphie, impression… Là encore, il a fallu tout tenter. « J’ai toujours un prototype chez moi qui passe dans chaque machine à laver pour voir si les logos résistent bien », raconte Cédric.
« On s’inscrit dans une démarche écoresponsable, les anciennes capes venaient de Chine. »
500 capes distribuées, 1.500 autres à venirAlors forcément, le budget est passé d’une dizaine à une trentaine d’euros pour une pièce. « Il faut donc qu’elles durent dans le temps », explique Cédric.500 capes sont distribuées aujourd’hui, 1.500 autres prévues, puis petit à petit, elles rhabilleront tous les chiens de l’association. En fonction de leurs spécificités, ils sont formés pour assister des personnes à mobilité réduite ou atteintes d’épilepsie. Le chien anticipe la crise et prévient son propriétaire. Mais aussi pour de l’accompagnement social, parfois pour des enfants sujets à des troubles du spectre autistiques.
Matthieu Piganiol et Pierre Cambriel (Entreprise Toucan), ont participé à la conception des capes.
Les chiens interviennent dans des établissements scolaires, des tribunaux, en radiothérapie ou encore dans des Ehpad. Au-delà de l’accessoire, leur cape leur permet d’être identifiés ou même de transporter d’éventuels traitements. « Ils travaillent réellement », et pour ça, ils suivent une formation en parallèle de leur passage en famille d’accueil jusqu’à 18 mois, puis en centre de formation.
Délégué dans le département, Cédric espère que leur présence s’y développera. « On a des demandes pour le lycée Raymond-Cortat, et un chien devrait aussi arriver au tribunal. »
Mona Bru
Appel à bénévoles : Handi’chiens recherche des familles d’accueil dans le Cantal à partir de décembre. Tél. 07.60.98.34.70.