Il en fallait 32, il n’y en a guère eu beaucoup plus pour cet énième épisode d’un feuilleton estival dont le territoire se serait bien passé… Ce mardi matin, le quorum a été juste atteint pour désigner un nouveau président par intérim à Marche et Combraille en Aquitaine. Un de plus pour cette com-com qui en a déjà vu trois se succéder depuis sa création, en 2017, découlant de la fusion de trois intercommunalités (Auzances-Bellegarde/Chénérailles/Haut Pays Marchois). Une fusion jamais véritablement acceptée mais qui n’est sans doute pas la seule cause à cette mésentente ambiante et à un exécutif qui peine à s’installer dans la durée.
Un seul candidat s'est porté volontaire pour assurer l'intérimAu final, rien n’avance sur le territoire et quand les élus se réunissent désormais, c’est pour désigner des remplaçants aux démissionnaires. Les tensions couvent ici depuis plusieurs années mais tout s’est accéléré ces derniers mois. Au point que nul besoin pour le président d’en passer par le vote de confiance un temps envisagé : le 31 juillet, les huit vice-présidents présentaient leurs démissions. Lesquelles, une fois acceptées par la préfecture, devaient logiquement être suivies de nouvelles élections sous quinze jours. Mais c’était sans compter sur un dernier rebondissement : la démission du président lui-même, Gérard Guyonnet.
Et donc un ordre du jour bouleversé pour cette nouvelle réunion, ce mardi matin à Auzances : « La préfète n’acceptera ma démission que si l’on désigne un président par intérim qui devra organiser ces nouvelles élections, a lancé Gérard Guyonnet. L’intérim sera court puisqu’il faudra se réunir d’ici deux semaines pour élire président et vice-présidents ». Court, oui, mais sans doute suffisamment lourd pour que les candidats ne se bousculent au portillon. Finalement, après de longues minutes de silence, entrecoupées de relances du président démissionnaire, un seul élu s’est porté volontaire. David Grange, le maire de Sannat, assurera donc cet intérim à la présidence.De là à y voir une esquisse du prochain exécutif…
"Je n’étais pas venu dans l’optique de me présenter aujourd’hui mais j’étais vice-président en charge de l’assainissement, donc j’avais des responsabilités. À partir du moment où on avait décidé de démissionner, on ne pouvait pas se trouver dans une situation où personne ne lève la main. Mais le but, c’est juste d’assurer l’intérim. Ensuite, il faut que l’ensemble des personnes du territoire discutent pour voir comment on pourra assurer l’avenir. À ce moment-là, on verra ce qui se passera.
Y aura-t-il plus de candidats d’ici un mois (le nouveau président devrait demander une dérogation à la préfecture pour rallonger le délai, N.D.L.R.) ? « Un mois, c’est vite écoulé. Il faut que des discussions s’amorcent, qu’on voit les désirs de chacun et qu’on essaie de se regrouper, d’être le plus unis possible de façon à sauver notre territoire qui le mérite. Certes, la situation financière est complexe mais pas irrémédiable et en restreignant le budget, il y a des possibilités que ça passe sans que l’on en arrive à une mise sous tutelle. »Une seule chose est sûre : le président démissionnaire ne sera pas candidat à sa succession.
"En 2022, j’ai pris une communauté de communes en grande difficulté. Là, je vois que je n’avais plus la confiance. Qu’est-ce que j’aurais pu faire ? Me maintenir et faire voter une nouvelle équipe de vice-présidents ? Mais quand vous vous apercevez que vous n’avez plus la confiance, ce n’est pas la peine de continuer, surtout pour dire : on ne peut plus dépenser comme on dépense. Ce genre de choses, ça ne peut plus marcher. Alors, je suis le mauvais puisque je suis celui qui dit non. Mais il en faut un."
Le maire de Saint-Pardoux d’Arnet continuera cependant à siéger au sein du conseil. Mais ni comme président, ni même comme vice-président. Pas « spécialement déçu » de l’expérience « parce qu’on a fait des choses mais il y a une opposition politique dans cette communauté de communes. Et moi, je ne suis pas un politique, je ne brigue aucun mandat. Mais certains se servent de cette communauté de communes pour se faire valoir ».
Séverine Perrier