D’abord, le silence entrecoupé des aboiements de deux chiens que l’arrivée de La Gazette perturbe dans leur sieste matinale. Puis, au loin, des éclats de voix se font entendre. "Allez on recule les épaules?! C’est bien, super?!"
Deux poneys Shetland débouchent d’un chemin ombragé, montés par deux petits cavaliers. À leurs côtés, Eugénie Degrutère veille, prodigue des conseils. "Désolée, j’ai pris un peu de retard. Ça ne m’arrive jamais en plus?!", s’excuse la gérante du centre équestre Les Paddocks en m’apercevant. Les quelques minutes d’attente sont très loin d’être un problème dans le cadre magnifique du lieu-dit Lavort, qui offre une vue dégagée sur la chaîne des Puys.
Des chevaux enthousiastesAujourd’hui, je chevaucherai en compagnie d’Anouk, originaire de la région parisienne. Sa sœur Flore se propose pour être notre reporter photo. Affaire conclue. En vacances dans le coin avec sa famille, Anouk renoue avec l’équitation après une longue pause.
Comme vous avez toutes les deux un certain niveau, je me suis dit qu’on pourrait galoper.
J’ai un peu peur pour mes fesses qui n’ont pas touché le cuir d’une selle depuis six ans, mais je suis ravie de la nouvelle.
Après être passées par la case équipement où Eugénie nous gratifie d’un précieux casque d’équitation, direction le contrebas des Paddocks pour équiper nos montures. Nous sommes briefées sur leurs caractères respectifs. Je grimpe sur Shira tandis qu’Anouk enfourche Aïcha. C’est parti pour une heure de balade.
Une heure passée en un clin d'oeil"Vos juments sont jumelles", explique Eugénie Degrutère qui ouvre la marche, "au début, il était impossible de les séparer. On dirait qu’elles sont connectées : quand l’une est malade, l’autre imite ses symptômes." Quand l’une s’arrête pour un crottin, l’autre ne tarde pas à faire de même.
Sur les chemins qui serpentent entre ombre et lumière, nos chevaux trépignent. Eugénie nous fait prendre le trot, puis le galop : l’enthousiasme de nos juments est impressionnant. Il égale le nôtre : par ici, la petite cascade du hérisson, par là Pierre Pamole, sommet qui offre "une vue à 360 degrés" sur les montagnes alentour. Eugénie nous invite à admirer les Monts du Cantal qui se découpent sur l’horizon.
Dans ce cadre, une heure de balade passe en un clin d’œil. De retour vers Les Paddocks, nous sommes accueillies par Capucine, belle jument alezane qui trottine dans son pré à la rencontre de sa propriétaire. Shira a quant à elle droit à un bon brossage, suivi d’une petite friandise goût fruit de la passion. Il est l’heure de retourner au pré.
Au gré de ses rencontres avec des clients en situation de handicap, elle développe également un intérêt pour l’équithérapie (soin psychique médiatisé par le cheval, ndlr), qu’elle pratique désormais au cours de séances d’une heure avec tout type de public.
Le cadre. Si Eugénie Degrutère s’est orientée vers le tourisme équestre, c’est en grande partie « car le site est magnifique ». « On a beaucoup de jolis chemins autour qui sont adaptés pour les balades à cheval, avec un peu de dénivelé, sans que ça soit insurmontable », explique-t-elle. Depuis Les Paddocks, la vue est imprenable sur la chaîne des Puys (voir ci-contre). "On voit même Clermont-Ferrand, au pied du puy de Dôme", sourit Eugénie Degrutère.
La bonne humeur. De bon matin, c’est Oscar qui a inauguré la journée en partant faire un tour de baby-poney. Sa tante Anouk lui a emboîté le pas à 10 heures, à cheval cette fois-ci. Toute la famille est venue soutenir ses cavaliers : originaires de la région parisienne et de Lyon, ils se sont tous retrouvés au hameau du Trioulier le temps d’une semaine de vacances. Lacs, VTT électriques, Fourmofolies… les vacanciers ont bien profité de leur premier séjour auvergnat. Ils reviendront, m’assurent-ils.Les chevaux. Ici, l’achat d’une nouvelle recrue à quatre pattes fonctionne "au coup de cœur". Les cinq shetlands et huit chevaux des Paddocks vivent au pré, "en troupeaux" constitués en fonction des affinités de chacun. "Le bien-être animal, ce n’est pas qu’une formule", sourit Eugénie Degrutère, aux petits soins de ses équidés.
"On fait attention à ce qu’ils conservent leur envie, on ne se balade pas l’après-midi lorsqu’il fait trop chaud… et chacun a son propre matériel et son propre sac de pansage !" Et sa petite friandise une fois la balade finie.
Pratique. Tarifs : balade à cheval en groupe, 27 euros, en individuel, 32 euros pour une heure. Balade à poney d’une heure, 20 euros, de trente minutes, 15 euros. Plus d’offres et d’informations sur auvergnetourismeequestre.fr et au 04.73.53.09.23.
