À proximité du parvis de la prieurale, Patrice Michel sculpte un bloc de grès bourbonnais d’environ 300 kilos. « J’ai commencé cette pièce, qui présente des oxydes de fer, dans les ateliers du Chapeau rouge où j’ai travaillé toute une nuit, de 19 heures à 8 heures. J’ai eu du monde jusqu’à deux heures du matin », explique le tailleur de pierre souvignyssois, qui est membre de l’association 2A2B (Art et artisanat en bocage bourbonnais).
Inspiré par les pèlerinsL’œuvre, qui sera terminée dans trois semaines environ, représente des pèlerins, des marcheurs (Souvigny, lieu de pèlerinage, est situé sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle).
Patrice Michel a été président de la foire médiévale pendant quatre ans, de 1996 à 2000. Vendredi matin, il a installé un pèlerin sur la tombe de Robert Di Nota, le premier président, en 1994. « Un moment fort, émouvant », dit-il.Patrice Michel, 64 ans, est tailleur de pierre depuis 1978 (*). « Cela remonte à mes années d’école primaire. On est allés à Chartres et j’ai vu des tailleurs de pierre devant la cathédrale. Ça m’a plu, j’ai fait une école à Felletin, dans la Creuse. J’ai travaillé chez Dagois, puis je me suis installé à mon compte en 1988 », précise-t-il.
La patience du sculpteur de pierreAuprès d’une statue en calcaire de la Meuse représentant quatre pèlerins se donnant la main (déjà vendue), Patrice Michel poursuit : « sculpter la pierre apprend à être patient. Quand on commence une pièce, on sait qu’elle ne va pas être finie tout de suite. Cela peut prendre trois ou quatre mois. Ce qui est intéressant, c’est de changer de pierre ».
Sur la foire médiévale, il teste des gradines en acier forgé et trempé par un artisan de Châtillon. « Ce sont de super outils, qui n’ont pas bougé du tout », se félicite-t-il, plus habitué à utiliser des ciseaux en tungstène. n(*) Patrice Michel, installé au lieu-dit “Les Brelans", en bordure de forêt de Moladier (tél. : 04.70.43.65.50) anime les ateliers du Chapeau Rouge les mercredis de 17 heures à 19 h 30.
Pascal Larcher
