CHÉNÉRAILLES. Mémoire d’Aimé Monteil. Comme chaque été le 14 août, de vieilles familles chénéraillaises se souviennent d’Aimé Monteil, fusillé à cette même date de 1944 par l’armée allemande sur la commune de Prémilhat (carrière des Grises), près de Montluçon. Agé de 45 ans, il s’était constitué prisonnier afin d’éviter des représailles sur la population, déclarant être le seul membre de la Résistance de la localité creusoise. En effet, deux mois après Oradour-sur-Glane, un détachement de 150 soldats de la Wehrmacht encercle Chénérailles le 9 août au matin et procède à des perquisitions, suite à des dénonciations. Aimé Monteil et dix autres personnes sont arrêtés et emmenés à la Kommandantur de Guéret. Interrogé, il innocente les autres suspects. C’est là qu’il part pour la caserne Richemond de Montluçon avec d’autres Résistants de villages voisins. Cinq jours plus tard, il fait partie d’un groupe de 42 prisonniers appelés à disparaître dans des conditions inhumaines. Sa dépouille rapatriée, il est inhumé au cimetière de Chénérailles, à l’automne seulement, déclaré « Mort pour la France » et élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur et Croix de guerre avec palmes à titre posthume le 27 septembre 1945. Une plaque a été apposée sur la maison de ce coiffeur au départ de la Grande-Rue.
Ce qu’il faut retenir du geste de cet homme sacrifié pour les siens réside dans son caractère insurgé contre l’autorité gratuite, le despotisme et le nazisme. Pour lui, seule comptait cette liberté offerte aux générations futures qui n’ont cessé de se divertir autour du monument édifié à sa mémoire sur le Jardin Public de Chénérailles. Sa stèle surmontée d’une boule de granit signifie que l’homme était également un grand amateur de pétanque qu’il pratiquait justement sur cet espace de loisirs, à divers titres lieu de mémoire.
