Pas d’antécédent judiciaire, pas d’alcool au moment des faits. Isabelle Ferret, la présidente de l’audience, cherche à comprendre comment cette aide à domicile de 47 ans a pu frapper un SDF qui sirotait de l’alcool dans un parc, à coups de barre de fer.
La victime logeait chez son agresseuseC’était le 7 avril dernier, à Clermont-Ferrand. La victime n’est pas présente à l’audience. "Il est aujourd’hui dans la nature mais nous savons qu’il a été très sérieusement blessé", précise Laure Moisset au parquet. Le SDF logeait chez son agresseuse. La veille des faits, il aurait donné un violent coup de pied au chien de son hôte. Les coups de barre de fer, c’était un retour à l’envoyeur.
"Vous attendez le lendemain pour aller vous venger et de façon disproportionnée !", s’étonne la présidente qui voit là un certain "calcul, une réflexion". Les deux mains agrippées à la barre, la quadragénaire semble elle-même déconcertée par son geste. "C’est la première fois que je réagis comme ça", soupire-t-elle, l’air déconfit.
"Pas de préméditation" selon l'avocatLes faits lui ont déjà valu un défèrement au parquet et un placement sous contrôle judiciaire, parfaitement respecté. Maître Jérémy Béranger, son avocat, évoque une personnalité fragile. "Même si l’acte est probablement réfléchi, on ne peut pas parler de préméditation", estime-t-il. "Une personne s’en est prise à un être qui lui est cher. Pour elle, c’est inacceptable." La procureure veut huit mois de prison avec sursis probatoire. Pour le tribunal, c’est quatre mois de moins.
Olivier Choruszko