Les Bleues sont en demi-finale après leur succès face à l’Allemagne (84-71). Et si Sarah Michel-Boury a peu joué, elle a joué un rôle fondamental pour permettre aux Bleues de rejoindre les Belges dans le dernier carré.
La scène peut prêter à sourire. L’ex-Berruyère Alexia Chery doit se contorsionner sur le banc de touche pour pouvoir regarder le match, ce mercredi soir face à l'Allemagne. La raison ? La capitaine des Bleues, la Tango Sarah Michel-Boury, est debout. Comme très, très souvent ce mercredi soir. « J’avais du mal à crier avec le masque, il fallait que je l’enlève, explique-t-elle. Et puis il y avait du bruit, il fallait crier. Et donc être un peu plus souvent debout pour donner les infos. »
« Elle est vraiment la clé de l'équipe »Cette conjugaison de faits a permis de mettre en lumière tout ce travail de l’ombre effectué par celle qui est plus qu’une simple joueuse chez les Bleues. Elle est la capitaine. Et la regarder tout un match, c’est prendre conscience qu’elle conseille presque plus à ses coéquipières que le sélectionneur.
Elle parle énormément, elle fait beaucoup le relais entre le staff et les joueuses, raconte Alexia Chery. Même si ça ne se voit pas forcément sur le match ou sur les lignes de statistiques, elle est vraiment une clé de l’équipe. Sa connaissance du jeu la rend super importante.
Mercredi soir, son importance s’est aussi mesurée sur le parquet. Masquée en raison d’une plaie sur le nez après le coup reçu contre l’Australie, la capitaine des Bleues a relativement peu joué (12’02), a été moins en vue que l’ex-Tango Marine Johannès (24 points, record en carrière avec les Bleues), mais pourtant, à y regarder de plus près, elle a encore été très précieuse pour ce succès contre l’Allemagne.
Beaucoup de conseils distillésElle est entrée sur le parquet à 13-13 (8e), avant de ressortir à 21-31 (14e). Et la Berruyère a fait du Sarah Michel-Boury. Le moment où l’écart s’est fait. De grands gestes du bras droit, la balle dans la main gauche, pour organiser l’équipe, un rebond offensif capté grâce à un excellent placement, sur les lignes de passes, un ballon gratté grâce à son intensité et, plus rare, un tir à trois points qui fait ficelle.
Surtout, elle échange beaucoup avec ses coéquipières. Vraiment beaucoup. La jeune Leila Lacan est la coéquipière avec laquelle elle passe le plus de temps.
« C’est une joueuse très apaisante, très intelligente, avec toujours de bons conseils, sait la relève tricolore sur la base arrière. Quand je suis fatiguée, j’aime bien me retourner vers les meneuses ou Sarah pour être la plus efficace possible. »
Ces conseils portent souvent sur des systèmes susceptibles de déstabiliser l’adversaire. Et la joueuse ne les distille pas uniquement lorsqu’elle est sur le terrain. Hier, lorsqu’elle était sur le banc, Sarah Michel-Boury a passé au moins autant de temps debout à aider ses coéquipières qu’assise. Un arbitre a même dû lui demander de s’asseoir. En début de match, elle a eu un petit mot pour une Marine Fauthoux, pas encore entrée en jeu et peu utilisée depuis le début de la compétition.
Sa troisième demi-finale olympiqueAu moment de rentrer aux vestiaires, pour la mi-temps, elle a pris une bonne dizaine de secondes avec la Pyrénéenne d’origine pour échanger sur une phase de jeu. Au moment de rentrer aux vestiaires pour de bon, elle a pu profiter avec le public de Bercy. Son apport collectif aura été très utile. Pour la troisième fois de sa carrière, Sarah Michel-Boury est en demi-finale des Jeux olympiques. La plus belle compétition du monde.
Ludovic Aurégan
