Palace parisien, milliardaire indien, plateau de télé américain... sur la piste du rappeur Snoop Dogg pendant les JO de Paris

Et si la mascotte des JO de Paris n’était pas celle qu’on croit. Vous l’avez sans doute vu, droit comme un "i", avec sa bombe sur la tête et sa tenue complète de cavalier, sur le site des épreuves d’équitation, à Versailles. Vous avez ri quand il s’est essayé à l’escrime ou à l’haltérophilie avec des athlètes américains. Monsieur Dogg (nom de scène : Snoop Dogg, légende du rap américain) est à Paris comme au centre aéré. Poney le matin, piscine l’après-midi. Toujours en bonne compagnie.

C’est dans la piscine d’un palace qu’il reçoit les conseils de l’immense Michael Phelps, pour glisser dans l’eau tel un dauphin. Et c’est grâce à ces images que nous avons reconnu le très chic Georges V, hôtel cinq étoiles, à deux pas des Champs-Elysées. On est loin, très loin, de Long Beach, au sud de Los Angeles, où l’artiste a grandi et sans doute fumé ses premiers pétards. Et pas les derniers. Le luxueux spa, ses immenses fenêtres, ses garde-corps en fer forgé nous mettent la puce à l’oreille. Et si Monsieur Dogg était descendu au Georges V.

Direction le très chic 8e arrondissement. Hermès, Dior, Louis Vuitton… Des boutiques de luxe à chaque coin de rue. Des forces de l’ordre un peu partout et un ballet de vans Mercedes noirs aux vitres teintées.

Tirés à quatre épingles, les chauffeurs attendent leurs passagers "VIP" devant le palace. "Vous n’auriez pas transporté le rappeur Snoop Dog ?" "Pas ce matin. Mais, même si ça avait été le cas, on ne vous le dirait pas. Secret professionnel." Vu la mine patibulaire du conducteur, pas la peine d’insister.

Le ballet des grosses voitures, dont certaines avec des plaques diplomatiques, se poursuit sans perturber un agent de sécurité posté devant l’immense porte de l’hôtel, imperturbable comme un garde devant Buckingham Palace, le « bearskins » en moins, les lunettes noires en plus.

Celui-là ne desserrera pas les mâchoires, mais nous laisse accéder au lobby, orné de milliers de fleurs fuchsia. Chiche. On demande Snoop Dogg à la réception. On sait qu’il est bien là. Une source au sein de l’hôtellerie de luxe parisienne nous l’a confirmé.  "Êtes-vous attendu ?", plaisante le réceptionniste. Pas vraiment. "Cela ne va pas être possible." La direction de l’établissement se refuse à tout commentaire sur ses hôtes célèbres pendant les JO. On rebrousse chemin.

Dehors, une ambulance stationne 24 heures sur 24. « Votre rappeur-là, je ne le reconnaîtrais même pas », lance une secouriste. Avec son collègue, ils ne sont pas là pour lui, mais pour Mukesh Ambani, un milliardaire indien et ses proches. Vous savez, il avait organisé un mariage tellement démesuré pour son fils que les images avaient fait le tour de la planète. Rihanna y avait même chanté. Quatre équipes médicales se relaient 24 heures sur 24 pour lui et ses proches. Cela nous laisse sans voix.

Mais revenons à Monsieur Dogg. "Vous devriez vous tourner vers NBC", nous conseille le Georges V. NBC, cette chaîne américaine centenaire, diffuseur exclusif des Jeux olympiques de Paris aux États-Unis. Elle a choisi Monsieur Dogg pour commenter les épreuves, comme à Tokyo en 2021.

Monsieur Dogg, c’est la mine d’or de la chaîne, le consultant star. Alors, on va se rendre au Trocadéro où la télévision américaine a installé son studio. Où exactement ? Au musée de l’Homme, rien que ça. Les Américains l’ont privatisé il y a déjà trois ans, a-t-on lu dans Le Parisien.

Au sommet de l’imposant bâtiment habillé aux couleurs de Paris 2024, un café et sa terrasse avec l’une des plus belles vues sur la Tour Eiffel. 1.600 employés de la chaîne ont débarqué à Paris pour couvrir l’événement. L’un d’eux distribue des badges à des supporters grimés comme jamais et triés sur le volet pour passer à la télé. Ils espèrent davantage apercevoir Simone Biles que Snoop Dogg. "Je l’adore, mais je préfère le regarder à la maison", lance Stella, quinqua venue du Minnesota.Photo by Franck FIFE / AFP

Le distributeur de badges de la chaîne ne fait pas partie de la "Snoop Dogg team", comprenez l’équipe de Monsieur Dogg. "Mais il n’est pas là aujourd’hui." Devant le musée de l’Homme, revoilà les vans Mercedes aux vitres teintées. Notre rappeur n’en sortira point.

"Il fait ce qu’il veut. Il n’est venu au studio qu’une seule fois la semaine dernière."

 Monsieur Dogg s’essaie peut-être à l’escalade au Bourget ou au skate à la Concorde. Son séjour "sport et loisir" à Paris se passe bien. Peut-être rapportera-t-il en souvenir le feu olympique à Los Angeles. En duo avec Tom Cruise. Qui sait ? Monsieur Dogg n’a peur de rien.

Emilie Auffret