Romain Hélard ne perd pas son temps. À 33 ans, l’homme est diplômé de Sciences-po Paris et de l’ENA, père de deux enfants et, après une première expérience de juge au tribunal administratif de Paris il est, depuis jeudi dernier, sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Flour.
« Poste idéal »« Un poste idéal » et une suite logique pour celui qui appréciait, dans la justice administrative « le fait de traiter des cas concrets, de dire le droit mais surtout de trancher des litiges touchant les gens. Ce n’était pas un métier purement intellectuel. Et cet aspect concret, c’est ce qui m’attire dans la fonction de sous-préfet. On dit souvent qu’on est le dernier kilomètre entre l’État et ses administrés. Et c’est comme ça que je vois le rôle : on met en œuvre l’action publique, la politique du gouvernement. Et, comme on est constamment sur le terrain, on fait aussi remonter des éléments à l’administration centrale qui permettront l’élaboration de politiques publiques au plus près des réalités. »
DécouvertesFils d’une agente de mairie, et petit-fils d’élus locaux, il est aussi motivé par le fait « de pouvoir aider les collectivités locales. » Le Lorrain par sa mère, et Nantais par son père, le fera dans un cadre inédit : l’arrondissement de Saint-Flour. « Je n’ai jamais vécu aussi au Sud ! » sourit-il, avant de s’avouer « séduit par les paysages depuis mon arrivée. J’ai aussi perçu que les Cantaliens étaient des gens accueillant. » Il découvrira plus son arrondissement à une période originale mais « si certaines personnes sont en vacances en ce moment, il y a de nombreux rendez-vous culturels, des fêtes de villages. Cela me permettra de connaître le territoire sous un angle différent, et de mieux le cerner. » Ce qu’il a pu faire dès le soir de sa prise de fonction, en se rendant à l’inauguration de Saint-Flour en jazz.
ServirUne période d’acclimatation avant, « l’élaboration, d’ici un mois, de ma feuille de route. Pour l’heure, j’ai pu balayer certains sujets lors de ma première rencontre avec le préfet, et je prends le temps de m’approprier les dossiers. »D’ici là, la France aura peut-être un gouvernement… une inconnue qui ne l’inquiète pas. « Nous, fonctionnaires, sommes là pour servir l’État, et le gouvernement démocratiquement élu, quel qu’il soit. Qu’il y ait des changements ne m’inspire aucune appréhension, cela fait partie de notre métier. »
Yann Bayssat