Selon une étude menée par Protourisme, une société de conseil spécialisée en tourisme et loisirs, 47 % des Français comptent partir cet été, soit 31,3 millions de personnes. « Après la pandémie, on a eu une grosse année de reprise car les Cantaliens voulaient se faire plaisir. Depuis, les chiffres restent plutôt bons » explique Rémi Bastien, responsable régional chez Fitour Voyages. Si les perspectives sont hésitantes pour cette saison estivale, le besoin de changer d’air se fait ressentir chez les Cantaliens. « Ils veulent se changer les idées, dans la mesure du possible » indique-t-il.
Plus difficile de se projeter depuis le CovidCette année, les agences de voyages du département sont confrontées à une recrudescence des réservations de dernière minute. « Les réservations dans les 45 jours qui précèdent le départ augmentent, c’est un fait, car les gens ont du mal à se projeter depuis le Covid » révèle-t-on chez l’agence Voyages Vizet à Mauriac. Stéphanie, cliente chez Stac Voyages à Aurillac, a réservé son séjour pour l’Andalousie seulement quatre jours avant son départ. « Réserver à la dernière minute, c’est une habitude pour moi. D’autant que cette année, j’ai eu moins de temps pour me consacrer aux vacances à cause du travail », justifie-t-elle.
Ce phénomène peu habituel de réservation de dernière minute pourrait être la conséquence de plusieurs éléments. D’une part, le printemps morose qu’ont connu les Cantaliens, tant au niveau de la météo qu’au niveau du contexte politique. « Nous étions dans une bonne dynamique, mais le mois de mai, avec la mauvaise météo et la période électorale, a marqué un coup d’arrêt. », indique-t-on chez Stac Voyages Aurillac.
Dans l’incertitude, les Cantaliens se sont reportés sur des plans de dernière minute
D’autre part, la conjoncture économique serait la principale responsable de cette tendance. « Beaucoup de Cantaliens attendent la dernière minute pour savoir s’ils peuvent se faire plaisir. L’augmentation du coût de la vie y est pour quelque chose, c’est indéniable », explique Rémi Bastien. « Avec l’inflation de ces dernières années, on reçoit énormément de paiements échelonnés » fait-on remarquer chez Voyages Vizet.
Pour les agences cantaliennes, les réservations de voyages à la dernière minute constituent une tendance assez marquée cette année. Mais il ne faut pas tomber dans la caricature, car la réalité est plus complexe. « Il existe deux manières de voyager », explique Rémi Bastien. « Il y a le voyage en France, soumis à la météo et de fait souvent enclin aux réservations de dernière minute. Et il y a le voyage à l’étranger, prévu de longue date, pour lequel il n’existe que peu de réservations au dernier moment. » À ce titre, si « les Cantaliens les plus modestes voyagent moins » concède Rémi Bastien, les plus aisés souhaitent se faire plaisir, d’autant plus depuis le Covid.
Le « all inclusive »« Les destinations du sud, notamment le bassin méditerranéen, restent à la mode, comme les autres années », explique-t-on chez Voyages Vizet. « La tendance est au dépaysement avec des destinations comme les États-Unis ou l’Asie » indique-t-on chez Fitour Voyages. Pour les voyages à l’étranger, une autre tendance se dessine : le « all inclusive ». C’est le choix qu’a fait Évelyne qui souhaite profiter pleinement de son voyage au Canada. « Au moins, mes vacances seront de vraies vacances, sans se préoccuper de l’aspect logistique » se réjouit-elle.
Baptiste Champ