Si certains monuments touristiques ponots tirent leur épingle du jeu, commerçants et restaurateurs constatent un démarrage plutôt lent.
«Le printemps a été très bon avec d’excellents week-ends du 8-Mai et de l’Ascension, des températures clémentes et des groupes présents ».Le rocher Saint-Michel présente une fréquentation « correcte qui s’alignera sur le résultat de l’an denier. Toutefois, la canicule de ces derniers jours plombe l’activité », souligne Sébastien Falcon, responsable d’exploitation de la Société d’économie mixte (SEM) CAP tourisme 43. Les touristes français sont bien présents, notamment ceux de la région Auvergne Rhône-Alpes, tandis que la clientèle étrangère semble manquer à l’appel cet été : les Allemands et Hollandais notamment. « Je me demande s’ils ne diffèrent pas leurs déplacements en France en raison des eux olympiques », remarque Sébastien Falcon. Et de conclure : « Le mois d’août est décisif, il pèse un tiers de l’activité ».Au musée du Camino, on est plutôt satisfait de la fréquentation. Si juin a enregistré un fléchissement marqué en raison de la tenue des élections législatives anticipées, avril et mai ont été très bons malgré la météo. On se souvient que 350 pèlerins prenaient le départ de la cathédrale en mai. Cette dernière a enregistré une fréquentation en hausse de 20 % au printemps. On dénombrait encore 190 pèlerins sur le départ lundi dernier.
Touristes et pèlerins sont en majorité français. Avec un bémol : « On sent que ça tire financièrement », observe Dominique Bourgon, responsable du Camino. Sur le chemin de Saint-Jacques, ça se traduit par le choix grandissant du bivouac.Du côté des édifices privés, « ce qui est étonnant cette année, c’est qu’on a eu peu de groupes au printemps et qu’en juillet, les visites ont chuté », souligne Jean-Jacques Julien propriétaire du château de Beaufort, qui a observé « beaucoup de randonneurs sur le Stevenson au printemps ». A contrario, ils sont moins nombreux sur les chemins cet été. Jean-Louis de Brive, propriétaire du château de Bouzols remarque : « Ça démarre doucement, même si c’est encore trop tôt pour faire le bilan ». Gilles Bayon de La Tour, le propriétaire de l’abbaye de Doue, fait le même constat : « C’est mou cette année ! »À l’Office de tourisme de l’Agglomération du Puy-en-Velay, le directeur Emmanuel Boyer confirme l’embellie printanière. « La saison a confirmé que l’activité touristique débute durablement en avril désormais et se poursuit jusqu’en octobre. Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle est très porteur sur les premiers mois ».
La fréquentation des monuments est en hausse
Selon le baromètre de l’Office de tourisme, 58 % des professionnels jugeaient la fréquentation d’avril, mai et juin bonne voire très bonne ; 18 % la jugeaient en hausse par rapport à 2023 ; et 37 % notaient néanmoins que les touristes dépensaient moins que l’année passée.En juillet, « certains professionnels - surtout dans la restauration et un peu dans l’hébergement - ont eu un coup de frein, note Emmanuel Boyer, lié à la météo capricieuse et au contexte électoral. Au Puy-en-Velay, l’effet a été contrebalancé par les festivals. Paradoxalement, les monuments accusent une hausse de fréquentation : le Pass’card, qui permet de visiter plusieurs d’entre eux, enregistre + 5 % par rapport à 2023 et + 9,77 % en juillet ».Voilà donc une saison touristique dont les tendances demandent d’être confirmées dans les mois à venir. À signaler, pour conclure, que l’itinérance, qu’elle soit pédestre ou à vélo, est une forte demande des visiteurs, de même que les produits locaux et les circuits courts.
Nathalie Courtial
