Yann Chaussinand a terminé septième des qualifications du lancer du marteau, vendredi matin, au Stade de France. Il disputera la finale, dimanche (20 h 30). Le numéro 1 français de la discipline a lancé à 76,86 m, alors que la mesure de qualification directe était placée à 77 m.
L'Auvergnat termine septième sur l’ensemble des engagés. Seulement cinq lanceurs ont dépassé la ligne jaune de qualification, dont le Canadien Ethan Katzberg (79,93 m), le grand favori pour le titre olympique.
De mieux en mieuxAprès un premier essai directement dans le filet, le doute aurait pu pointer le bout de son nez et tétaniser le Français. Plus maintenant. Yann Chaussinand a bien retenu les leçons du passé. Le Clermontois signe 75,43 m lors de sa deuxième tentative, puis 76,86 pour finir son concours. Une montée en régime qui lui ressemble bien, lui dont le record personnel se situe désormais à 79,88 m.
« Je me suis fait un peu surprendre par l’ambiance et le bruit, même si je m’y étais préparé, répond-il. C’est particulier, on est à la maison. Le Stade de France renvoie vraiment le bruit. Le premier jet m’a surpris, mais j’ai réussi à me mettre dedans pour faire 75 m, puis 76 m. Je suis troisième du groupe. Je vais attendre la fin des qualifications, mais je suis confiant ».
En effet, difficile d’imaginer dix lanceurs du groupe suivant lancer plus loin que lui. Un peu comme lors des derniers championnats d’Europe à Rome où il manque la qualification directe pour trois fois rien, Yann Chaussinand doit patienter. Il apprend la bonne nouvelle une heure et demie plus tard. Sans doute au Village olympique, où il fait appartement commun avec Téo Andant, le coureur de 400 m.
« Cela va se jouer à 80 m et je m’en sens capable »Cela fait deux nuits que le colosse auvergnat (1,96 m, 110 kg) de 26 ans ne dort pas au mieux. Ce n’est pas à cause de son dos qui semble le laisser tranquille, plutôt le stress des Jeux à la maison. Et même si cela ne s’est pas passé comme espéré, son objectif était de réaliser plus de 77 m pour ne pas attendre les autres résultats, il a bien géré cette première étape qui peut en écarter plus d’un.
Le Polonais Wojciech Nowicki, numéro 2 mondial, s’est ainsi contenté de 76,32 m. Pour lui aussi, ça passe. Pire, l’Américain Daniel Haugh, sixième performer mondial, n’a pas eu un seul jet mesuré. « Ce sont les aléas des qualifs et c’est spécial, poursuit le Français. Beaucoup sont passés à travers. Même si je n’ai pas fait exactement ce que je voulais, la finalité est bonne ».
Place désormais au repos et à la récupération en prévision de la finale programmée dimanche soir. Le premier objectif du Clermontois est atteint. Il regarde vers le suivant sans baisser les yeux. « On est nombreux dans les mêmes eaux et à viser le podium. Je pense que la médaille va se jouer à 80 m et je m’en sens capable. On va pouvoir aller s’amuser ». Un beau jeu oui.
À Paris, Jean-François Nunez
