Rio, comme un goût d’inachevé. Rio, comme un parfum de “revenez-y”. Quatrième au Brésil en 2016 pour sa première expérience olympique, Julian Alaphilippe aborde l’épreuve de course en ligne, demain, avec un petit supplément d’expérience qui ne sera pas de trop, même s’il s’en défend. Le double champion du monde a fait des Jeux de Paris 2024 le grand temps fort de sa saison.
Vous sortez du Tour de République tchèque avec une nouvelle victoire. Comment vous sentez-vous pour la course de ce samedi ?
"C’était important pour moi d’y participer pour terminer ma préparation. Je suis le seul coureur de l’équipe à ne pas avoir disputé le Tour de France cet été. J’ai eu une approche différente par rapport à ces Jeux Olympiques. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour arriver dans la meilleure forme possible. Je vais donner le maximum".
Vous n’avez pas suivi le même programme que les autres...
"J’ai essayé de faire au mieux avec une approche différente de mes trois coéquipiers. Il n’y a pas de mauvaise ou de bonne méthode. La meilleure, ce sera celle de celui qui va gagner la course. On se sent bien, le groupe est motivé et il est surtout pressé de prendre le départ"
« On ne se focalise pas sur un coureur »Parmi les nombreux noms qui circulent, vous classez-vous parmi les favoris ?
"Pas spécialement. Je ne pense pas être favori et je ne pense pas non plus à un coureur en particulier, ni à ma place par rapport aux autres. Avec mes coéquipiers de l’équipe de France, on vient chercher le meilleur résultat possible. On sait qui surveiller, mais on ne se focalise pas sur un coureur ou une nation particulièrement. On a les armes pour sortir une belle course. Favoris ou outsiders, on laisse le débat aux pronostiqueurs. On ne pense pas aux autres, mais à ce qu’il faudra réaliser sur le circuit".
Votre expérience des Jeux de Rio peut-elle vous servir ?
"Ce sera totalement différent. Cette fois, on est à domicile et c’est un contexte particulier dont il faut se servir de manière positive. Oui, j’ai l’expérience de Rio, mais j’ai surtout hâte d’avoir celle de Paris".
Vous pensez à ces Jeux depuis longtemps. Cela vous tient à cœur ou s’agit-il d’un objectif normal ?
"Cela ne peut pas être un objectif lambda. Les JO prennent une place de plus en plus importante avec un niveau de plus en plus relevé. Cela fait un moment que j’y pense. J’avais fait le choix de laisser ma place à Tokyo pour des raisons familiales. Mais à cette époque, j’avais également dit que j’espérais disputer les Jeux de Paris.
Cela fait un moment que cet objectif est dans ma tête et que je me prépare. Tous les coureurs au départ auront un supplément d’âme. Les JO, c’est tous les quatre ans, un moment unique. On rêve tous de les gagner".
« Thomas connaît l’importance de la cohésion »Comment décrivez-vous votre relation avec Thomas Voeckler ?
"Cela fait un petit moment que cela marche bien entre nous, sans parler des succès décrochés ensemble. On s’entend très bien, comme avec tous les coureurs de l’équipe. Thomas connaît l’importance de la cohésion dans un groupe pour aller chercher des résultats. On se ressemble beaucoup sur le vélo avec une mentalité proche. Thomas est déterminant dans la création d’un groupe, comme moi j’ai peut-être apporté quelque chose. L’état d’esprit est irréprochable et je pense à ceux qui avaient leur place et qui auraient aimé disputer ces JO".
Ressentez-vous l’effervescence qui monte un peu partout ?
"Bien sûr qu’on ressent tout ce qui se passe. On suit au jour le jour cette vague positive et les médailles des Français. C’est vraiment une ambiance unique. J’ai regardé les finales de Léon Marchand, mercredi soir, jusqu’à 22 h 30. Ce n’est pas quelque chose que j’ai l’habitude de faire".
Jean-François Nunez