Cyréna Samba-Mayela
Cyréna Samba-Mayela. Photo KMSP/FFA. La pépite. La native de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a très vite fait parler d’elle. À 15 ans, elle bat le record de France cadettes du 100 m haies. L’année suivante, elle bat celui du 60 haies en salle et devient vice-championne du monde cadettes. Dès sa première année espoirs, en 2020, elle devient championne de France élite. Un an plus tard, elle réalise les minima pour les Jeux olympiques. Et l’hiver suivant, elle devient championne du monde en salle du 60 m haies. À la surprise générale. Si elle a eu du mal à confirmer l’été suivant, celle qui est partie s’entraîner aux États-Unis a obtenu un deuxième podium mondial cet hiver. Avant de devenir championne d’Europe du 100 m haies, mi-juin, à Rome (Italie). Avec un chrono supersonique de 12’’31. Le douzième meilleur chrono de l’histoire. Si la concurrence est très, très relevée, Cyréna Samba-Mayela est, à 23 ans, la meilleure chance de médaille tricolore.
Gabriel TualGabriel Tual. Photo KMSP/FFA. L’habitué. Comme Cyréna-Samba Mayela, Gabriel Tual arrive à Paris avec la troisième meilleure performance mondiale de la saison. Un chrono canon réalisé au début du mois lors du meeting de Paris. Son temps de 1’41’’61 fait du Bordelais de 26 ans le cinquième meilleur performeur mondial de tous les temps. Très loin (une petite seconde) devant le précédent record de France de Pierre-Ambroise Bosse. Pourtant, avant cette course folle qu’il a confirmée à Monaco, Gabriel Tual était un homme de championnat. Il a déjà connu la finale olympique en 2021 (septième) et la finale mondiale en 2022 (sixième), avant de devenir champion d’Europe cet été à Rome. Toujours sur 800 m. Le Tricolore sait désormais qu’il est aussi capable de partir très vite. Dans une course aussi ouverte que ce double tour de piste, où les postulants au podium se comptent sur les doigts des deux mains et où le champion du monde Marco Arop a l’habitude de partir fort, c’est un atout non négligeable.
Ilionis GuillaumeIlionis Guillaume. Photo KMSP/FFA. La persévérante. À l’instar de Cyréna Samba-Mayela, Ilionis Guillaume fait partie de ces jeunes très forts, très tôt. C’était d’ailleurs elle qui était la détentrice du record de France du 60 m haies cadettes quand la future championne du monde de la discipline l’a battu. À l’époque, elle possédait aussi le record de France de la catégorie d’âge à la longueur. Et c’est finalement sur une troisième épreuve que la native de Haïti s’exprime au plus haut niveau : le triple saut. Un choix très vite effectué, puisqu’en 2017, elle était déjà sacrée vice-championne d’Europe juniors. Si son parcours s’annonçait très prometteur, il a été marqué par un besoin de temps avant de performer chez les seniors. Quatre ans ont séparé sa dernière sélection chez les jeunes, en 2019, et sa première chez les A, à 25 ans. Depuis, son record est passé de 13,90 m à 14,43 m.
Thibault ColletThibault Collet. Photo KMSP/FFA. Le constant. Depuis ses douze ans, Thibaut Collet progresse chaque été par rapport au précédent. Et le Grenoblois a désormais 25 ans et un statut de cinquième des derniers championnats du monde. Il est le troisième meilleur performeur français de l’histoire dans une discipline où les Tricolores excellent depuis plusieurs dizaines d’années. Les deux perchistes qui le devancent ont déjà glané l’or olympique : Renaud Lavillenie et Jean Galfione. Avec un saut réussi mi-juin à 5,95 m, Collet est dorénavant l’égal du double vice-champion du monde Romain Mesnil. Un record à une hauteur qui a toujours au moins offert le bronze olympique à celui qui l’a franchie en finale des Jeux. Thibaut Collet en est capable, mais il n’est pas le seul. Six des trente-deux perchistes engagés ont déjà passé la barre des 6 mètres. Avec notamment l’intouchable Armand Duplantis, qui a porté le record du monde à 6,24 m. Celui qui s’entraîne du côté de Clermont fera partie de la meute des chasseurs.
Auriana Lazraq-KhlassAuriana Lazraq-Khlass. Photo KMSP/FFA. La révélation. Emmener ses athlètes prendre de l’expérience en grand championnat a du bon. Lors de l’été 2023, Auriana Lazraq-Khlass ne fait pas partie de la première liste communiquée par la Fédération française d’athlétisme pour les championnats du monde. Grâce à des désengagements d’athlètes étrangères, l’heptathlète est finalement ajoutée en dernière minute. Et la Messine brille à Budapest. Son sourire radieux et ses cris de joie viennent illustrer son inattendue douzième place. Grâce à ce joli résultat, celle qui a passé les trois premières années de sa vie à Pithiviers a pu se qualifier pour les championnats d’Europe de Rome. Où, à 25 ans, elle a battu record sur record. Résultat ? 6.635 points, une médaille d’argent derrière la double championne olympique en titre Nafissatou Thiam et une troisième meilleure place aux bilans mondiaux. Reste à savoir si l’on peut faire deux heptathlons de haut niveau dans une même saison.
Sasha ZhoyaSasha Zhoya. Photo KMSP/FFA. Le populaire. Sur la saison, d’autres athlètes méritent autant leur place dans cette liste que Sasha Zhoya : Yann Chaussinand et Hillary Kpatcha sont dans le top 10 de leur discipline (le marteau et la longueur) ; Louise Maraval (400 m haies), Agathe Guillemot (1.500 m), Thomas Gogois (triple saut), Makenson Gletty (décathlon) et Rose Loga (marteau) ont décroché une médaille européenne le mois dernier à Rome. Pourtant, si son palmarès international est vierge et qu’il est assez loin dans les bilans (treizième), Sasha Zhoya a une aura que les autres n’ont pas. Sur les murs de l’Insep, son visage s’affiche en gros plan. Aux derniers championnats du monde, il était en finale et meilleur français sur le 110 m haies (sixième, devant Wilhem Belocian, également finaliste). Surtout, il a un talent hors du commun. Il détient encore les records du monde cadets et juniors de la discipline. Ce talent peut lui permettre de croire en ses rêves les plus fous.
Ludovic Aurégan